Cannes – Gorges du Verdon – Mont Ventoux : 350 km de vélo à la découverte de la région PACA

Le vélo est sans doute le meilleur moyen pour découvrir une région. A 20km/h, on a le temps de profiter des paysages, mais on a aussi le temps de traverser toute une région en moins de 24 heures. Partons à la découverte de la Région PACA et de ses paysages, de Cannes au sommet du Mont Ventoux, en passant les Gorges du Verdon.

Cannes et les pré-Alpes françaises

Au départ de Cannes, je suis à 0m d’altitude et je pense déjà au Géant de Provence et son sommet à 1910m d’altitude. Ce que je ne sais pas à ce moment-là, c’est qu’avant le pied du Ventoux, j’aurais déjà 4500m de dénivelé positif à gravir.

Revenons-en à Cannes. Le ciel est bleu au-dessous de la mer, mais couvert dans les terres. Au lever du soleil, la température reste très douce. Je m’élance en direction de l’arrière-pays à la découverte de cette région PACA dont je ne connais que les plages.

Les pré-Alpes portent bien leur nom, et il y a bien « Alpes » dans ce nom. Au bout de 30km, je passe un premier col à 1000m d’altitude. Le calcul est simple, c’est autant de mètres de dénivelé depuis le premier coup de pédale. Je ne m’attendais pas en entrée en matière aussi sportive. A ce rythme, le Mont Ventoux semble s’être éloigné de quelques heures.

Heureusement, les paysages sont déjà très beaux. Les roches claires et la végétation de résineux constituent les paysages de cette carte postale. Les petits villages ont l’architecture bien connue avec ses toits en tuiles provençales et ses maisons en pierre, avec des oliviers dans les jardins.

Je peux pleinement profiter de la vue, car les pentes de ce massif restent très accessibles. Il n’y a aucun pourcentage qui demande de se dresser sur les pédales. Je monte au train, assis sur la selle.  Mon Graxx, équipé de ses roues Prymahl Vega C35, avale la pente avec facilité, malgré le poids de mes sacoches un peu trop remplies.

Dans ses sacoches de bikepacking, on emporte toujours le poids de ses angoisses.

La route emprunte ensuite une sorte de plateau pas vraiment plat. La route ne redescend jamais vraiment sous les 600m d’altitude, et remonte régulièrement autour de 1000M. Ce sont de jolis vallons où l’on entend parfois de cigales et où le soleil chauffe déjà le goudron.

Au bout de 3 heures de selle, je m’accorde une petite pause dans une épicerie. Elles se font tout aussi rares que les boulangeries ou les points d’eaux. Les villages sont très petits et très calmes sur ces routes de l’arrière-pays. Je profite de l’ombre du commerce pour me rafraîchir. Il n’est pas encore midi et la température est déjà bien montée.

Les Gorges du Verdon

Après le Col de St Barnabé, l’entrée dans le Parc Naturel Régional du Verdon se fait par le magnifique Lac de Chaudanne et ses eaux turquoise. Ce lac marque le premier point de contact avec la rivière du  Verdon . Le lac est formé par les eaux de la rivière retenues par le barrage de Chaudanne.

La traversée de Castellane ramène à la réalité du mois d’août où le tourisme de masse bat son plein. La ville est totalement paralysée par la circulation estivale. J’ai encore de l’eau et à manger, je passe mon chemin sans m’attarder.

La route quitte le cours d’eau pour le village très typique de la Palud-sur-Verdon et le Col d’Ayen. Puis la route plonge dans les Gorges pour une route sensationnelle. Les parois de plusieurs dizaines de mètres vous écrasent tandis que la route serpente le long, voire sous les roches.

La chaleur se fait accablante dans le fond de ce canyon creusé par la rivière, mais encore une fois, les paysages font oublier la difficulté. Les points de vue se succèdent et sont l’occasion de courtes pauses pour prendre des photos et s’hydrater.

Enfin, la route sort des gorges en même temps que le Verdon se jette dans le sublime Lac de Sainte-Croix. La route offre un sublime panorama sur le Lac en contrebas des dernières parois rocheuses. Nouvel arrêt photo obligatoire avant de rejoindre un autre parc régional naturel, celui du Lubéron.

Le Lubéron, ses champs de lavande et le village de Gordes

La route vers le Lubéron traverse les champs de lavande. L’itinéraire ne passe qu’à une dizaine de kilomètres du célèbre plateau de Valensole. Il n’y a pas besoin d’aller jusque-là pour voir les gens se garer sur le bord de la route pour se prendre en selfie au milieu des champs de lavande. Selon les variétés et les vallées, les couleurs des fleurs sont plus moins vives.

A Oraison, je m’arrête pour manger un sandwich et boire un Coca. Il fait incroyablement chaud, bien que le ciel soit voilé de nuages.

La traversée du Lubéron se fait sur une route plus plate et le vent se lève dans mon dos. Je me sens pousser des ailes, et je roule à 35km/h après plus de 200km dans la journée. Tandis que la lumière du jour baisse, le premier à s’éteindre est mon compteur GPS. Une fois alimenté par sa batterie externe, il reprend l’enregistrement là où il s’était arrêté.

J’enfile mon gilet fluo audax, et reprend la route vers Gordes. Ce petit village, qui remonte à l’antiquité, est accroché à une colline qui domine la plaine. Il est l’un des plus beaux villages de France et la principale attraction touristique du Lubéron.

Le Mont Ventoux depuis Bédoin

Pour arriver à Bédoin, il me reste un Col à passer tandis que la nuit tombe, le col de Murs. J’allume ma lampe frontale et je me jette dans la descente très sinueuse et technique, d’autant plus que la nuit se fait d’un noir profond. 

Je poursuis ma route jusqu’à Bed&Bike à Venasque. A ce point, il est possible de manger ou dormir. C’est une solution intéressante pour ceux qui veulent garder la raison et couper cet itinéraire en deux. Pour ma part, je m’arrête une bonne heure. J’ai du mal à manger. L’estomac montre ses premières limites. 

J’ai 300km au compteur, il est 23h, et il fait nuit noire, quand j’enfourche mon vélo en direction de Bédoin.

La première ascension est difficile, dès la sortie de Bédoin, la pente me pousse dans mes retranchements. Mon organisme accuse le coup après cette première journée de fortes chaleurs. Je suis partagé entre la fascination du Mont Ventoux, la magie de le gravir de nuit et le vide d’énergie dans lequel je suis à cause de l’insolation qui me provoque des vomissements.

A un rythme lent, j’avance. Le Chalet Reynard, la stèle dédiée à Tom Simpson, le sommet du Géant de Provence au loin.

Au bout de l’effort, j’arrive au sommet sous les étoiles d’une nuit d’été. Magique. 

Je n’ai plus vraiment conscience de l’heure de l’heure qu’il est, mais le sommet du Mont Ventoux est là, à 1912M d’altitude. Les chiffres de la journée sont anecdotiques à côté du soulagement que je ressens d’être arrivé. 

Il fait suffisamment bon au sommet, pour que je m’accorde quelques heures de sommeil dans mon bivvy. Au réveil, le soleil se lève sur les pentes du géant de Provence et sur la plaine qui l’entoure. L’instant est comme en suspension.

Attention :

Ce type d’aventure, comme toute expérience « ultra » n’est pas à prendre à la légère. Préparez-vous physiquement. Ne vous mettez pas en danger. Dans la mesure du possible, choisissez votre jour en fonctions de la météo afin d’éviter les fortes précipitations, les températures négatives et les vents violents au sommet du Ventoux, et les journées de canicules. Prévenez votre entourage et partagez votre localisation de manière régulière.

Récit par : Quentin GUIGNARD

Le vélo de Quentin

Born To Ride BTR - Graxx Origine

Pour cette traversée de la Région PACA, Quentin utilisé un Graxx, équipé d’un groupe Shimano Ultegra et de roues Prymahl Vega C35. Le Graxx est à l’aise sur la route comme sur les chemins. Il filtre les irrégularités de manière exceptionnelle et son cadre carbone ultra technologique lui procure des performances qui n’ont rien à envier à nombre de modèles route.

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