Interview : Laurianne Plaçais, 3ème du Gravel Roc

Suite au podium de Laurianne Plaçais, sur le Gravel Roc 2021, Arnaud Dubois de la chaîne Gravel Bike des Savoie a pris le temps de l’interviewer. Revivez la course de Laurianne jusqu’à sa 3ème place sur la ligne d’arrivée et découvrez le matériel qui l’a accompagné dans cette performance.

Laurianne, 3ème du Roc Gravel 2021

Arnaud : Est-ce que tu peux nous rappeler le format ?

Lauriane : C’était dur, mais j’étais en forme donc ça c’est super bien passé. Le format, c’est 65 km pour 1400m de dénivelé. Sur mon GPS, j’avais quasiment 1600m. C’est montée-descente-montée-descente. Là c’est des petites montées. Il n’y a pas beaucoup de plats. Il y a cinq ou six montées. 

Ça part en peloton de la Base de loisir de Fréjus. Ça part tous ensemble sur une grande plaine d’herbe toute dure et ça part à bloc. J’avançais pas, j’avais l’impression d’avoir les roues gonflées à 30 bars, ça sautait dans tous les sens. J’ai déjà fait plusieurs Roc : Roc Marathon, Roc Master, plusieurs éditions du Roc Dames. A chaque fois ça part à bloc. Moi, je suis larguée derrière au départ.

Arnaud : Est-ce que pour ce premier Roc Gravel, t’as pris autant de plaisir qu’avec les Roc VTT ?

Laurianne : Plus ! C’est incomparable. Je me suis vachement plus amusée sur le Roc Gravel. 

Le problème c’est que j’aime bien le VTT, mais que ça devient trop technique je subis. Au Roc, il y a des portions qui ne sont pas techniques en VTT, mais pour les portions techniques il faut avoir du bagage. Il y a des descentes dans des pierriers. La descente du Fournel en VTT c’est un monstre pour moi. Je la fais à pied et je me fais doubler par tout le monde. Heureusement que c’est au début. Du coup, je ne prends jamais un plaisir fou sur le VTT au Roc, parce que je suis toujours en difficulté. 

Alors que là, en gravel, il y a quand même des portions techniques. Ce qui est marrant c’est qu’il y a des portions techniques que j’ai passé à pied il y a quelques années en VTT, alors que là je les ai passées en gravel, à bloc.

Dès les premières pentes, j’ai commencé à rattraper toutes les nanas qui m’avaient doublé sur le plat. J’ai dû en doubler une dizaine. Dans le Fournel, j’en ai repris. Puis en haut du Fournel je voyais celle qui était longtemps 3ème, devant moi. Je reconnaissais son maillot au loin. Jusqu’au 35ème ou 40ème kilomètre, elle était devant. Parfois, je la voyais. Parfois on m’annonçait 1 minute. Je ne revenais jamais sur elle. Et quand j’ai fini par revenir sur elle, j’ai eu un regain d’énergie.  Je me suis dit : « Maintenant je lâche plus rien, enfin si, je lâche les freins ». Dans tous les plats et dans toutes les montées, j’ai tout fait à bloc et c’est ça qui fait la grimace sur la photo.

Laurianne Plaçais Roc Gravel

Arnaud : Est-ce que ça bouchonne un petit peu sur le parcours du Gravel Roc ? 

Laurianne : Sur toutes les épreuves du Roc, tu prends le départ sur la base. T’as pas mal de rivières à passer. Ils installent des petits pontons et du coup ça fait des goulots d’étranglement. Tu peux passer à un ou deux vélos. Donc il faut être à l’avant dès le départ. Mais, je suis totalement incapable de faire un départ à bloc.Surtout qu’on a attendu une demie-heure à attendre dans le sas de départ. Je ne suis pas explosive. Je peux rouler longtemps au train, mais je suis incapable de faire un sprint. 

Arnaud : Quand on est un peu moins bon au départ, l’écart qu’on a pris au départ, on a du mal à le combler par la suite ? 

Laurianne : C’est possible. Après, les nanas qui étaient devant étaient fortes sur le reste de la course. Il ne faut pas se le cacher. La première me met neuf minutes. Elle ne me met pas neuf minutes, que sur le départ. 

Je ne me suis pas trop alarmé au départ. Je me suis dit que la course était longue. Après, je pense que la 3ème, je la rattrape parce qu’elle commençait un peu à peiner sur la distance. Alors que moi, c’est à ce moment là que je me suis senti bien.

Arnaud : Si t’étais l’organisatrice de l’épreuve, tu rallongerais l’épreuve ou tu la ferais plus courte ?

Laurianne : C’était la bonne distance. Ça pourrait être plus long, ça ne me dérangerait pas. Après tu ne l’abordes pas pareil. C’est vrai que 70 bornes, tu te dis “je peux tout faire à bloc sans réfléchir ». Si t’es assez entrainée, ça passe. 

Arnaud : Quand on est dans une course comme ça, on ne s’arrête pas au ravito j’imagine ?

Laurianne : Je ne me suis pas arrêtée. Après ça dépend comment tu abordes la course. Même sur des formats comme ça, chaque seconde compte. Une fois que j’ai dépassé la 3ème, j’entendais ses freins derrière. Après j’ai dû m’arrêter car j’ai fait sauter ma chaîne. Il y a des moments où j’ai pris des virages tellement comme un sac que j’ai fini dans le sable à côté.

Le Graxx de Laurianne

Arnaud : Ton vélo, c’est un Graxx que tu roules depuis un petit moment ? 

Laurianne : Depuis Châtel l’an dernier. Ça fait un an. Après je l’ai pas mal utilisé en gravel aux Saisies, sur les pistes de VTT. Je me fais des pistes de descentes faciles. Je l’ai utilisé sur les pistes du Revard. Cet hiver j’ai pas mal roulé en configuration route avec des pneus route.

Arnaud : C’est aussi ton vélo à tout faire, puisque tu viens de faire plusieurs milliers de kilomètres en bikepacking avec ce vélo 

Laurianne : C’est l’avantage de ce vélo. Il est super polyvalent. On peut passer d’une session de 1000 bornes à une petite course de 70km. Il est équipé d’inserts pour mettre les portes bagages et les sacoches.

Arnaud : Mono-plateau, c’est un choix ? Est-ce que ça te plait ?

Laurianne : J’ai toujours roulé en mono. Ça a ses limites aussi. C’est pratique parce que tu te poses pas de questions pour les vitesses. Il n’y pas d’histoire de croisement de chaîne. Là, j’étais en 42 devant, en fin de course c’était un peu trop. Je ne vais pas changer. Sur les portions très roulantes ou en descente, tu te viderais à pédaler à fond. A l’arrière, c’est du 11-42.

Arnaud : Je vois la sacoche à l’arrière. Sur une course comme ça, tu emmènes quoi ?

Laurianne : Elle est toujours sur le vélo. Je sais qu’il y a le nécessaire dedans. Une fois que c’est fait, on n’y touche pas. Il y a un multi-tool, avec un dérive-chaîne. C’est indispensable. Il faut aussi savoir s’en servir. En course, j’ai déjà réparé la chaîne des autres sur un relais ou sur la reco d’un Xterra. Après, il y a une patte de dérailleur, des chambres à air, même si je suis en tubeless. J’ai une pompe qui est très bien, dans laquelle tu peux aussi mettre des cartouches. J’ai aussi des morceaux de pneus, si jamais le pneu est entaillé. 

Arnaud : C’est quoi tes roues ? Je vois souvent dans les commentaires des gens qui disent que le carbone ça craint en gravel.

Laurianne : C’est les Prymahl Vega C35 Pro. Avec des pneus en 40mm. Ici, la preuve que non ça ne craint pas. Je les trouve même mieux en gravel qu’en route. En gravel, elles sont impeccables et n’ont jamais fait défaut.

Laurianne 3ème du Roc

Récit par : Arnaud Dubois et Laurianne Plaçais

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