Découvrez le récit de course d’Anatole Naïmi qui remporte la Basajaun en parcourant 840 km au Pays basque, en 50h02min avec son Graxx.
Ma décision de venir à la Basajaun a été prise à la dernière minute après un mois de juin intense au Kenya, où j’ai parcouru le Kenya Bike Odyssey et couru la Safari Gravel Race. Initialement inscrit à la Transpyrénée, j’ai dû renoncer en raison d’une grosse chute durant la Migration Gravel Race.
Pour évaluer mon état de forme, j’ai couru la Memory Bike en Italie début juillet. Malheureusement, j’ai dû jeter l’éponge à mi-parcours alors que j’étais dans le groupe de tête. Les signaux étaient mitigés pour prendre part à une nouvelle course. J’ai dit à Carlos que je ne pouvais pas venir, mais Mattia, vainqueur sortant, m’a convaincu.
La Basajaun est un parcours redoutable de 840 km et 16 000 m de dénivelé au Pays basque. L’édition de cette année s’est déroulée sous des températures étouffantes dépassant les 40°C, et le vent était omniprésent.
Le premier jour, j’ai géré mon effort pour préserver mes forces et éviter de prendre un coup de chaud. L’hydratation et la résistance au soleil étaient cruciales. J’étais dans les 10 premiers jusqu’au début de la nuit. Je ne me suis pas arrêté et, au matin, j’étais 3ème avec Maxime. Carlos avait une belle avance sur nous.
À l’approche du désert des Bardenas, j’ai commencé à accélérer progressivement. J’ai été freiné dans la remontée d’un lit de rivière qui m’a paru interminable, d’autant plus que je manquais d’eau (une des erreurs à corriger pour les prochaines courses) sous des températures dépassant les 40°C. J’étais résigné à souffrir jusqu’à trouver une fontaine. Dans ce no man’s land, j’ai trouvé une fontaine qui coulait au goutte-à-goutte et était couverte de guêpes. Quelle aubaine ! C’était lent, mais je me suis dit que c’était cette course dont j’avais rêvé, où les étoiles s’aligneraient en ma faveur.
Reboosté et gonflé à bloc, me voilà à la chasse de Carlos. Au kilomètre 500, j’ai pris la tête de la course et je savais que si je n’avais pas de problèmes mécaniques, personne ne pourrait revenir sur moi. Il fallait gérer en étant chassé, et je n’avais jamais eu cette sensation auparavant. Les douleurs aux mains et à l’épaule me gênaient beaucoup. J’ai dû faire trois pauses de 15 minutes pour reposer ces parties.
En raison du manque de sommeil, de la chaleur et de l’effort, j’ai commencé à avoir de légères hallucinations. La seconde nuit fut intense avec de longues montées raides, ce qui m’a permis de maintenir mon avance sur Maxime.
Pour les 100 derniers kilomètres, je ne trouvais plus la motivation ni la grinta pour avancer : c’était long et je faisais des pauses toutes les 15 minutes. Je n’étais plus dedans, mais il fallait finir le travail accompli. Quel plaisir et soulagement de gagner ! Après être passé proche de la victoire à plusieurs reprises, cela montre une forme de progression et d’amélioration au cours des différents événements.
Quel soulagement une fois arrivé ! Un tout grand merci à Carlos et Transiberica pour l’organisation ! Merci pour tous vos messages pendant et après la course.
Official time: 50H 02’ | 840km
Crédit photo : Carlos Mazón
Le Graxx d’Anatole
- Cadre : Origine Graxx GTR
- Roues : Prymahl Vega C35 Pro Wide
- Groupe : Shimano GRX Di2
- Pneus : Hutchinson Touareg 45mm
- Sacoches : Custom Ena bags