Le Brésil est un pays qui fait la taille d’un continent où il est possible d’explorer à vélo sur de l’asphalte ou des pistes gravel hors du commun pour une expérience sud-américaine particulière.
BikingMan Brésil : de Taubaté à Igaratá
Les villes au Brésil peuvent atteindre des dizaines de millions d’habitants. Dans l’état de Sao Paulo, la petite ville de Taubaté a hébergé le village de départ/arrivée de la première édition du BikingMan Brésil. En moins d’une heure il est possible de « s’échapper » du contexte urbain pour traverser la « montagne qui pleure » (car il pleut souvent sur ses crêtes !) et découvrir des pistes de terre rouge absolument géniale. La forêt Atlantique omniprésente sur ce tronçon est une forêt primaire encore plus dense que l’Amazonie. Ambiance garantie…Entre Taubaté et Igaratá, ce sont 262 kilomètres d’alternance asphalte, piste et même quelques segments de pavés !
Les participants 2021 ont tous un souvenir particulier de ce tronçon où les ravitaillements sont rares, le gravel y est engagé notamment quand les pluies sont abondantes car les pistes sont glissantes. Nous sommes tombés durant l’épreuve en plein milieu d’une fête folklorique avec de nombreux cavaliers sur les pistes. Un souvenir mémorable pour une première journée de course au Brésil qui a permis de « s’immerger » dans le défi et d’en saisir les contours. 740 kilomètres se dressent encore devant nous, il va falloir « gérer ».
La forêt Atlantique est encore plus dense que l’Amazonie
BikingMan Brésil : de Igaratá à Ubatuba
La deuxième journée est un très beau morceau d’ultradistance avec 289 kilomètres pour rejoindre la ville côtière d’Ubatuba aux portes de l’Atlantique en validant le checkpoint 1 dans la ville de Mogi dos Cruzes après 344 kilomètres de course.
Ce tronçon est plein de surprises avec notamment le réservoir splendide de Ponte Nova et sa flore endémique. L’ambiance qui y règne est particulière avec ses pistes magnifiques, sa chaleur étouffante avant de rejoindre la ville de Salesópolis.
Objectif: rejoindre la côte Atlantique
Après le kilomètre 200, c’est un no man’s land de 80 kilomètres de pistes forestières avec des « pétards » indécents mais quel pied ! Les pourcentages à deux chiffres sont nombreux et certains tronçons furent bien boueux à cause du crachat que nous avons subi toute la journée. C’est surtout une belle journée pour creuser un écart significatif avec ses concurrents si l’esprit de jouer avec la pluie et les pistes boueuses vous tente !
BikingMan Brésil : d’Ubatuba à Itatiaia
Cette troisième journée est épique, sans doute la plus mémorable du parcours du BikingMan. Elle rassemble des ingrédients qui ont surpris la totalité des participants. Le début de journée offre des vues imprenables sur l’Atlantique et les quelques îles à proximité du continent Sud-Américain. Pendant 80 kilomètres, tu respires les embruns de l’océan sur un parcours plutôt roulant. L’arrivée sur la ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO: Paraty se fait en pénétrant dans l’état de Rio de Janeiro. Le checkpoint 2 se situe dans la vieille ville de Paraty qu’il est essentiel de visiter sir vous en avez le temps car l’architecture sur place est colorée et typique.
C’est le dernier repos avant de s’élancer vers le col de Paraty-Cuña qui est un monstre redoutable: 17,1 kilomètres pour 1740 mètres d’élévation. C’est le col le plus dur du Brésil, je l’ai surnommé le col des enjoliveurs car les courbes sont tellement raides et sinueuses par endroit que les véhicules perdent souvent leurs enjoliveurs qui viennent décorer l’asphalte et les bas-côtés.
Accrochez-vous sérieusement au cintre du gravel ! Vous mettez le pied à terre, c’est fini vous devrez marcher pour continuer l’ascension. Certaines portions dépassent les 20% et j’ai lutté à chaque seconde pour ne pas poser le pied à terre. L’ambiance est néanmoins féérique avec l’océan Atlantique en toile de fond, une jungle luxuriante environnante, une bruine qui humidité le visage et certains passages en pavés qui marquent l’endroit où il est possible de « relâcher la pression » avec des pourcentages de 10/12% !
Après ce col brutal, on pénètre dans la région de la « Serra do Mar » (mer de montagnes) avec des collines verdoyantes à perte de vue et un soleil frôlant les 35°C. Il s’agit assurément de ma partie favorite avec des sessions de montagnes russes superbes mais brutales ! Gare aux plaquettes de frein car cela chauffe dans les descentes.
Le grand final de la journée: le sommet le plus haut du Brésil dans le parc national de Itatiaia avec une montée mixant l’asphalte et le gravel. Culminant à 2327m d’altitude, ce sommet offre une vue à couper le souffle mais elle se mérite avec 35 km d’ascension non-stop ! Après 19h38min de vélo et une course effrénée pour rattraper mon concurrent colombien Julian Manriques, nous sortons les couvertures de survie pour nous reposer quelques heures dans le froid glacial qui règne au sommet la nuit.
L’arrivée du BikingMan Brésil
Le BikingMan du Brésil regorge d’exotisme avec sa variété de revêtements tout au long du parcours (asphalte, piste, pavé), le climat qui peut être chaleureux comme impitoyable et la chaleur du peuple brésilien qui encourage sur les routes. C’est sans doute l’une des épreuves les plus dingues du calendrier BikingMan mais c’est un souvenir inoubliable pour vous et votre gravel.
Revivez l’épreuve en vidéo
Récit par : Axel Carion
L’itinéraire
- 🗺️ Distance : 1 000 km
- ⛰️ Dénivelé : 18 500 m D+
- ⏱️ Temps : 4 jours
- 📍 Lieu de départ : Taubaté, Brésil
- 🏁 Lieu d’arrivée : Taubaté, Brésil
Liens vers les sorties Strava :
Le vélo d’Axel
Pour ce BikingMan, Axel a utilisé un Graxx, équipé de roues Prymahl Vega C35 Pro Dynamo. La géométrie du Graxx étudiée pour le confort vous aidera à enchainer les kilomètres, et ses nombreuses possibilités de portage aideront les baroudeurs à toujours partir bien équipé. Dotée d’un moyeu Dynamo SON, la paire de roue Prymahl offre l’autonomie électrique pour rouler de jour comme de nuit.