Retour sur la Race Across France avec Valentin Van Overloop

La Race Across France est bien plus qu’une simple épreuve d’ultracyclisme. C’est une aventure hors normes où se mêlent dépassement de soi, paysages sublimes et gestion de l’effort. Cette année, j’ai pris le départ de la RAF 1000 km, une édition marquée par la chaleur et des cols magnifiques. Voici mon retour d’expérience, depuis les premières séances de préparation jusqu’au passage de la ligne d’arrivée à Mandelieu.

Qui suis-je ?

Je m’appelle Valentin Van Overloop, j’ai 33 ans et je suis responsable marketing digital chez Origine Cycles. J’habite à 30 minutes au sud de Lille. Je pratique le vélo depuis une quinzaine d’années et j’ai découvert l’ultra-distance en 2022 à l’occasion de la Race Across Belgium. Depuis, j’ai pris le départ de plusieurs épreuves longues : deux Race Across Belgium, une Race Across Paris et deux BikingMan. Ma distance de prédilection est le 1000 km.

Valentin Van Overloop sur la Race Across

Ma préparation pour la RAF 1000 km

L’hiver dernier, j’ai axé mon entraînement sur le renforcement musculaire avec deux séances hebdomadaires.

Dès janvier, j’ai allongé progressivement les distances avec plusieurs BRM et brevets longue distance en Belgique. Même si le volume global était un peu plus faible que les années précédentes, j’ai intégré beaucoup de sorties spécifiques à haute intensité dès avril, dans l’optique d’améliorer ma puissance.

Mon terrain d’entraînement étant très plat, j’ai multiplié les séances de côtes à répétition pour simuler des ascensions de plus de 1000 mètres de D+. En mai, j’ai également participé à la Race Across Belgium 500 km, une épreuve parfaite pour tester ma forme et mon matériel.

Découvrez l’article comment préparer et réussir sa Race Across.

Départ de Clermont-Ferrand

Je suis arrivé à Clermont-Ferrand la veille au soir, ce qui m’a permis de bien me reposer et de faire le plein d’hydratation et de calories. Le jour du départ est toujours un moment un peu suspendu : retrait des dossards, contrôle du matériel, retrouvailles avec d’autres coureurs… L’excitation monte doucement. Le briefing met à l’honneur la ville hôte et rappelle les principales règles de course ainsi que les grandes difficultés du parcours.

Je pars à 23h16 avec le dossard 1280, soit 2h26 après le premier concurrent. Ainsi, j’ai eu le temps de faire une sieste d’une heure et de préparer calmement mes affaires. En consultant la météo, je prévois des températures fraîches pour la nuit dans certaines zones : je choisis donc de partir avec des jambières. Un excellent choix, je ne le regretterai pas !

Départ de la Race Across France

Première nuit – De Clermont-Ferrand à l’ascension du Gerbier de Jonc

La course lancée, les 30 premiers kilomètres permettent de quitter l’agglomération clermontoise avant de plonger dans l’obscurité et les premiers reliefs du Massif central. La nuit se passe très bien. Je double de nombreux concurrents, ce qui est toujours stimulant moralement. Les vallées traversées sont fraîches et humides, mais mon équipement me protège parfaitement.

Le parcours est déjà exigeant, avec de multiples petites ascensions, dont celle du bois de Piers (3,2 km à 10 %). C’est dans les premières pentes menant au Gerbier de Jonc, depuis Laussone, que le jour se lève doucement. La lumière est douce, les paysages sont verts et silencieux. Ce calme matinal tranche avec la diffuclté de l’ascension. Puis vient une longue descente roulante en Ardèche avant d’aborder une journée qui s’annonce particulièrement chaude.

Mont Gerbier de Jonc sur la Race Across

Jour 1 – Donzère à Montbrun-les-Bains

Arrivé à Donzère, autour du 250e kilomètre, la température grimpe déjà très haut alors qu’il est à peine 10h. Je me déshabille, mets de la crème solaire et m’arrête dans un petit Vival… qui n’a presque rien de frais. Je repars frustré, avec seulement quelques cacahuètes et boissons sucrées, en sachant que je viens probablement de commettre une erreur sur mon 1er ravitaillment.

À midi, je suis au nord du Ventoux, à l’approche des Baronnies. Je subis clairement ce passage par la chaleur et le manque d’alimentation. À Vaison-la-Romaine, le marché rend tout accès difficile. Je poursuis vers un autre village où je trouve enfin une boulangerie et une fontaine. Une tartelette, un sandwich, deux bidons d’eau : je repars doucement, et j’attaque le col de Fontaube. Il est facile, mais la chaleur reste étouffante.

Jour 1 (suite) – Montagne de Lure et fin de journée

Après un nouveau ravitaillement eau et Coca à Montbrun-les-Bains, je repars par le col de Macuène vers 16h. La témpérature baisse enfin, le moral revient, le rythme aussi. J’attaque ensuite la Montagne de Lure (24 km pour 1200 m D+), une ascension que j’apprécie particulièrement : irrégulière, ombragée, et qui me permet de reprendre plusieurs concurrents.

En bas de la descente, un petit groupe de 3-4 coureurs se forme autour d’un snack, il est 19h30. Nous faisons un arrêt ravitaillement stratégique avant la nuit. À ce moment-là, j’adapte mon plan : je réserve une chambre à Riez, à une cinquantaine de kilomètres de la base de vie de Digne-les-Bains, pour dormir confortablement pendant les heures me sont les moins favorables la nuit (1H à 3H).

J’arrive à Riez vers 23h30, après 526 km et 7900 m D+ en 24 heures de course.

montagne de Lurev

Jour 2 – Vers le CP1 et les grands cols alpins

Après un bon repas et quelques heures de sommeil, je repars à 3h30 du matin. Je passe le col d’Espinouse avant d’atteindre le CP1 de Digne à 5h38. Pause d’une heure : changement de tenue, ravitaillement solide et liquide.

Le classement affiche une 8e place au départ de la base de vie,. J’ai déjà refait mon retard de la nuit, cela booste mon moral, j’avance bien.

L’enchaînement col des Champs / col de la Cayolle arrive vite. Le col des Champs se passe bien : route bucolique en forêt, malgré des pourcentages exigeants par moment. En revanche, la Cayolle est un enfer. Exposition plein sud, chaleur écrasante, peu d’ombre. Je souffre. Mes pieds brûlent, je m’arrête à chaque point d’eau pour m’arroser. Je m’allonge 15 minutes sous un arbre, suis en surchauffe. Je pense perdre le contrôle de la course, mais je repars, mètre après mètre, jusqu’au sommet.

La descente de la Cayolle est technique, je me sens déminué par le coup de chaud que je viens de subir. Dans ces moments de moins bien, mon Origine Axxome GTR s’avère d’une d’une grande aide de part son confort et sa facilité dans le pilotage.

La base de vie de Jausiers n’est qu’à seulement 15 km dans la vallée alors je sers les dents.

lever du jour sur Race Across

Jour 2 (suite) – L’ascension de la Bonnette

À Jausiers, je m’hydrate, mange, et fais une sieste de 20 minutes pour redescendre le corps en température. Je repars vers le col de la Bonnette, point culminant de la course à plus de 2800 m. C’est l’un de mes moments préférés : ascension régulière, fraîcheur, silence, marmottes… Je reprends peu à peu le contrôle et le plaisir de ma course.

Au-delà des 2000 m, je commence à ressentir l’altitude. Les jambes sont lourdes, un début de maux de ventre apparaît. Un comprimé règle le problème. Au sommet à 21h30, je prends une photo, me couvre, et attaque longue descente sinueuse avant la tombé de la nuit.

Je décide de dormir à l’hôtel à Saint-Étienne-de-Tinée à 22h30. Il reste 200 km et 3500 m D+. Je préfère jouer la sécurité.

Cime de la Bonnette sur la Race Across France

Jour 3 – Tout droit jusque la ligne d’arrivée

Je repars à 2h15 après un bon repos. La descente de 40 km dans la vallée permet de se remettre en jambe. Je croise déjà des coureurs qui n’ont pas dormi. Moi, je me sens frais, prêt à finir fort.  La fraîcheur de la nuit me permet de bien appuyer.

Le jour se lève dans le col de Saint-Raphaël. Je suis 12e au pointage, cela me motive. Je remonte ensuite le col de Pinpinier et le col de Blaine, une section magnifique par une petite route isolée, au cœur de la nature. Le passage par la Clue d’Aiglun, avec ses deux tunnels creusés dans la roche, marque le moment fort de l’ascension. La route s’élève encore un peu pour finir sur une corniche offrant un joli point de vue.

Puis vient la descente vers Saint-Vallier-de-Thiey où je refais un dernier plein d’eau, ça sera mon seul arrêt depuis l’hôtel. Il est 10h, la chaleur est déjà accablante. Je donne tout dans la dernière difficulté, le Tanneron. Je m’arrose toutes les 10 minutes. Enfin, la bascule vers Mandelieu. Je vois la mer. Mes pieds brûlent par le vent chaud dans la descente, mais je sers les dents je sais que c’est fini.

L’arrivée à Mandelieu

Je franchis la ligne soulagé et très satisfait. Après ma chute et mon épaule cassée lors de la RAF l’année dernière, cette édition représente une vraie revanche. Pas un chrono exceptionnel, mais une course bien gérée, sans prise de risque inutile, avec beaucoup de plaisir. Une photo officielle avec le trophée en bois de finisher et c’est déjà l’heure de savourer cette course au téléphone avec les proches et de se ressourcer autour d’un bon ravitaillement.

Arrivée de la Race Across France

Le mot de la fin

Un immense merci à tous les bénévoles et à Arnaud Manzanini pour l’organisation impeccable et ce parcours grandiose.

À l’année prochaine… peut-être sur le 2500 km ?

Mon matériel

    • Vélo : Origine Axxome GTR
    • Roues : Prymahl Orion C35 Pro
    • Groupe : Shimano Ultegra Di2
    • Pneus : Continental GP 5000 30
    • Prolongateurs : Zipp Vuka Clip
    • Sacoches : Restrap
    • Lumière avant : Ravemen PR
    • Lumière arrière : Lezyne Strip Drive

Origine Axxome GTR configuration Race Across

Récit par : Valentin VAN OVERLOOP

 

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.

Abonnez-vous à la newsletter