Le Tour de la Bretagne en vélo de gravel

L’idée de départ de ce périple, redécouvrir la Bretagne sans autre moyen de transport que le vélo Gravel, à la seule force des mollets.

La traversée du sud au nord de la Bretagne en gravel

Les deux premières journées sont consacrées à la remontée du sud du département du Morbihan, à la baie de Saint-Brieuc dans les côtes d’Armor.
Pour cela il me faut rejoindre dans un premier temps, la voie verte N°3 reliant les villes de Questembert à Mauron, en utilisant majoritairement les routes de campagne, mais aussi quelques chemins où le Trail va pouvoir s’exprimer. Le vent m’est plutôt favorable et il fait bon pédaler sous un ciel certes nuageux mais pas menaçant pour autant, pas encore.

La voie verte est une ancienne ligne ferroviaire qui a été bitumée, elle est donc très roulante et ombragée, j’y prends un plaisir fou, rarement je n’aurais été aussi heureux sur un vélo.

Je prends ma première pause déjeuner dans l’ancienne gare de Ploërmel, et déjà le temps se fait plus menaçant, les températures baissent et l’arrivée d’orages est annoncée en fin d’après-midi, il ne faudra pas trop traîner. Mauron, fin de la voie verte et retour sur la route pour une vingtaine de kilomètres encore, mais un orage approche et se fait de plus en plus menaçant, je décide donc d’une pause en la commune de Gaël. Quelle heureuse idée, des trombes d’eau s’abattent sur le bitume alors que je profite d’un bon café dans le bistrot du village. La pluie passée je reprends la route jusqu’à Saint-Méen Le Grand où je vais passer la nuit au chaud en chambre d’hôte, après avoir tout de même essuyé une bonne averse, l’occasion de tester le coupe-vent imperméable.

bretagne à velo

Deuxième jour, j’emprunte la voie verte N°6 pour rejoindre Loudéac, commune du centre Bretagne bien connue des participants du Paris-Brest-Paris.
Les vingt premiers kilomètres sont désespérants, la voie rectiligne est dénuée d’arbre, c’est un faux-plat montant et le vent bien présent m’arrive de pleine face, la journée risque d’être longue…

Puis surprise, le paysage change totalement, la végétation y est beaucoup plus présente et c’est maintenant un réel plaisir de progresser dans ce décor sinueux et vallonné. Les températures restent fraîches pour la saison, elles ne dépasseront pas les 14 degrés le matin pour atteindre péniblement les 16 degrés en courant de journée, mais le plaisir de rouler est bien présent. Après la pause déjeuner à Loudéac, je progresse maintenant sur la voie verte N°8 en direction de Quessoy située plus au nord. Cette voie verte longe la rigole d’Hilvern, rigole creusée à la main en 1928 afin d’alimenter en eau le canal de Nantes à Brest. Le tableau est magnifique, que de verdure, ça grimpe doucement sur 30 kilomètres, mais c’est encore une fois très roulant.

Retour désormais sur la route pour les 25 derniers kilomètres de la journée, pas forcément les plus faciles, de beaux reliefs me font mal aux jambes en cette fin de parcours, mais j’arrive une fois encore à destination avant la pluie. »

gravel en bretagne

Cap à l’Ouest de la Bretagne à vélo

La troisième journée s’annonce comme étant la plus difficile du parcours, parce que la plus longue avec ses 143 kms, la plus vallonnée avec ses 1748m de dénivelé positif, et surtout un vent plein ouest me promettant de me caresser le visage de plein nez, il ne va pas me décevoir.

Après un petit-déjeuner pris en la commune d’Yffiniac, commune de Monsieur Bernard Hinault, me voilà parti pour une chevauchée le long des côtes d’Armor. Peu de chemin sur ce parcours, essentiellement de la route longeant la mer. Le ton est donné dès les premiers kilomètres, ça monte jusqu’à 10% et dès que j’atteins les hauteurs le vent me rappelle en son bon souvenir, il va falloir prendre sur soi et rester positif.

Je progresse néanmoins, doucement mais sûrement, sans me poser de question et profitant des paysages magnifiques qui me sont proposés le long de la route des falaises me menant jusqu’à Paimpol. Ici la pause sandwich s’impose, accompagné d’une boisson sucrée pétillante nous venant des states et suivi d’un petit expresso pour rebooster le bonhomme.

Direction Tréguier, ville sainte de Bretagne, son ensemble épiscopal unique, ses maisons à colombages, ses belles demeures d’armateur et ses ruelles étroites, mais aussi ses rues à 15%. Une fois le haut de la ville atteint, une voie verte longue de 5 kms s’offre à moi comme une récompense pour la dépense d’énergie fournie jusque-là, m’éloignant un peu de la côte. De retour sur la route, le vent en rafales me scotche sur place, ici pas d’arbre ni de talus pour s’abriter, rien que des champs cultivés à perte de vue. Malgré tout le moral reste au beau fixe, et je mesure la chance que j’ai d’être là. Quelques kilomètres plus loin je retrouve le bord de mer et ses routes vallonnées, qui me mèneront jusqu’à la côte de granit rose et sa plage Quo Vadis, le point le plus au nord de cette randonnée. Je me dirige maintenant vers Trébeurden avant de bifurquer vers Pleumeur-Bodou où m’attend la dernière bosse de la journée soit 1,5 kms à une moyenne de 5%, que j’avale finalement sans trop de difficulté. Place maintenant à des instants de pur plaisir, soit 7 kms de descente le vent dans le dos, pour une arrivée à Lannion.

cote bretonne gravel

La côte nord de la Bretagne est si belle qu’on en oublie ses terribles pentes à plus de 10%

Le lendemain, jour 4, je repars pour une courte étape de 53 kms, toujours aussi vallonnée, me menant sur les bords de la baie de Morlaix, traversant les communes de Plestin Les Grèves, Locquirec ou encore Saint Jean du Doigt. La montée vers Plougasnou est terrible avec ses 17% de pente, mais je sais que cet après-midi sera consacré au repos avec en prime une petite baignade en piscine, voilà de quoi redonner du baume au coeur.

bikepacking en bretagne

Le retour vers le sud de la Bretagne

Jour 5, je quitte le camping de la baie de Térénez pour rejoindre Morlaix en empruntant de jolis sentiers. Il me faut maintenant traverser la ville avant de rattraper la voie verte N°1 plus connue sous le nom de Vélodyssée. Un crachin breton s’est invité en ce nouveau jour, il ne me quittera pas de la matinée, mais les températures sont plus clémentes.

gravel breton

La voie verte débute par une grimpette de l’ordre de 17 kms à environ 2 ou 3% de moyenne. La piste légèrement sablonneuse est un véritable billard, ça roule du tonnerre, sans doute est-ce pour cela que je rencontre plus de cyclistes qu’à l’accoutumée. Un faux-plat descendant m’emmène maintenant jusque Carhaix, bien connu des festivaliers. Une pause crêperie puis je prends le soin de me changer, la pluie a désormais cessé. Il me reste moins de 40 kms à rouler avant la destination du jour, et Carhaix m’offre deux possibilités. Soit je continue sur la Vélodyssée qui me fera suivre le canal de Nantes à Brest via le halage, ou alors je prends la voie verte N°6, les deux me menant au même point de chute, la commune de Gouarec. J’opte pour la deuxième solution, je sais que demain je suivrai le canal sur de nombreux kilomètres.

Cette voie N°6 est tout aussi roulante et agréable, au point que les kilomètres défilent rapidement et que j’atteins ma destination plus tôt que prévu, et sous le soleil s’il vous plait.

tour en gravel

Jour 6, il fait beau, très beau même, les températures annoncées dépassent les 20 degrés.

Je repars pour cette ultime journée le long du canal de Nantes à Brest, jusqu’au lac de Guerlédan, en passant le très beau site de l’Abbaye de Bon Repos. Il faut désormais contourner le lac, par une ancienne voie ferrée sur 14 kms, avant de rattraper le canal en la commune de Mûr de Bretagne, cela doit parler à certains.

Je croise ou double de nombreux cyclistes, souvent en famille, j’ai le sourire aux lèvres, il fait bon, j’ai retiré les manchettes et profite pleinement du soleil.

Un ami de club me fait le plaisir de venir à ma rencontre et m’accompagner pour la fin de parcours. Nous passons Pontivy, autrefois nommée Napoléon-ville et nous nous dirigeons maintenant vers Saint-Nicolas des Eaux en suivant les rives du Blavet. Un petit arrêt bière et plateau de charcuterie plus tard, nous voilà repartis pour 5 kms de halage, avant de nous attaquer aux ultimes kms qui boucleront la boucle. Pour cela il nous faut attaquer la dernière grosse difficulté de ce périple, 640m de chemin à 9,8% de moyenne qui nous mènera à l’orée du bois de Camors. Nous nous offrirons même le luxe d’un top 10 sur ce segment.

tour de bretagne

L’ultime journée sous le soleil, comme une belle récompense

Récit par : Olivier Even

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L’itinéraire

 
  • 🗺️ Distance : 625 km
  • ⛰️ Dénivelé : 5 500 m D+
  • ⏱️ Temps : 6 jours
  • 📍 Lieu de départ : Pluvigner, Morbihan (56)
  • 🏁 Lieu d’arrivée : Pluvigner, Morbihan (56)

Le vélo d’Olivier

Pour cette aventure, Olivier a utilisé un gravel aluminium, le Trail. Son vélo est équipé d’un groupe Shimano GRX double plateau et de roues gravel Prymahl Vega A30 Pro.

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