Traverser les Pyrénées de bout en bout, sans assistance, en moins de 58 heures : c’est le défi que relève notre ambassadeur Anatole Naïmi sur la Transpyrenees, au cintre de son Axxome GTR. De Pasaia, petit port basque, à la Méditerranée, ce sont plus de 1 000 km et 27 000 mètres de dénivelé qui s’enchaînent, sur les pentes exigeantes des Pyrénées. Dans cette interview, il revient sur son expérience de course, sa stratégie, ses moments de doute comme ses accélérations décisives, ainsi que sur l’équipement qu’il a minutieusement sélectionné pour dompter cette traversée hors norme.

Peux-tu nous présenter la Transpyrenees ?
Il s’agit d’un des évènements organisés par transiberica. Celui-ci, comme son nom l’indique, c’est la traversée des Pyrénées d’ouest en est par la route sur un parcours fixe sans assistance (mais avec le drafting autorisé).
On partait pour 1070 km et 27 000 m de montée (et de descente).
Le départ était à pasaia, un petit port juste à côté de San Sébastian le 29 juin à 8h du matin. Avec la montée de jaizkibel pour échauffer et casser le peloton de 250 coureurs et coureuses. Avant de filer vers un gros enchaînement de montées pas si longues mais sans réel répit. Après cela il y avait les classiques à partir du col d’aubisque jusqu’au col du portillon. La dernière grosse section était le col de Jou du à son revêtement très mauvais puis une descente » vers llanca, l’arrivée, sur la côte espagnole.

Comment s’est passée ta course ?
Plutôt bien, je revenais d’une semaine peu reposante après une épreuve en suisse (Dead end & Cakes). J’avais un plan et je m’y suis tenu.
Dans ma tête j’avais comme premier objectif de terminer, le 2eme était de gagner et le 3eme de finir entre 48h et 58h.
Étant donné que le drafting était autorisé, j’ai démarré fort dans les 2 premières montées pour que ça casse de partout et puis j’ai gardé un rythme élevé malgré la chaleur (34°c le premier jour). Je voulais garder le rythme la première nuit mais j’étais trop fatigué, je manquais de repos et je le sentais, j’ai donc essayé de faire une sieste dans aubisque (je me suis couché 20min(?)), et une (5min) au sommet du col du soulor car je m’endormais et que c’était une belle descente qui m’attendait avant le Tourmalet, le tournant de la course.
J’ai eu beaucoup de difficulté au début du Tourmalet, je voulais beaucoup m’arrêter mais à 5km du sommet j’ai vu un poursuivant au loin derrière donc j’ai accéléré, j’ai gardé le rythme pour l’enchaînement avec la magnifique hourquette d’ancizan et l’aller retour dans le Portet. Ensuite le trou était fait, je n’avais « plus qu’à gérer ». Mais la 2eme nuit fut longue, je n’avais plus énormément de motivation pour avancer et quand Marco, le 2 ème s’est rapproché, j’ai retrouvé la motivation pour appuyer sur les pédales. J’ai souffert de la chaleur (40°c) dans les dernières heures mais ça s’est bien terminé.
Au niveau des conditions, les routes pyrénéennes sont raides et exigeantes. On a eu de la forte chaleur et que du temps sec (devant), il fallait bien gérer l’hydratation et l’effort pour ne pas exploser.

Quel était ta configuration ?
Je suis parti le plus léger possible vu le parcours et la bonne météo annoncée.
La configuration du vélo :
- Cadre Axxome 3 GTR
- Roues Pryhmal C35 Pro
- Groupe Shimano Dura-Ace 2×11 52/34-11/36
- Pour le première fois (et j’en suis ravi) les pneus Hutchinson Blackbird 30mm tubeless
- GPS Coros dura
Le matériel :
- J’avais de longues manches et un buff pour les fortes chaleurs.
- Donc 2 petits bidon (500ml et 400ml).
- une sacoche de cadre sur mesure (ena-bags):
K-way/jambières/sous gants/ nourriture/pompe/kit de réparation/ lingettes/batterie portable 10000mh/câbles/couverture de survie - 2 chambres à aire scotchées sur le cadre
- Lampe avant exposure Toro mk14
- Lampe Fenix sur le casque
- Quelques gels de caffeine et purée de cacahuètes meltonic
