La Vélodyssée : l’itinéraire cyclable de l’Atlantique pour un voyage à vélo de 1200 km

La Vélodyssée est une véloroute mythique qui longe la côte atlantique française sur environ 1200 km, de la Bretagne jusqu’au Pays basque. C’est l’itinéraire cyclable de l’Atlantique par excellence, faisant partie de l’EuroVelo 1. Entièrement balisée dans les deux sens, La Vélodyssée constitue la plus longue véloroute de France. Elle offre aux cyclistes aguerris un périple inoubliable entre terre et mer, alliant aventure, cyclotourisme et découverte culturelle au rythme des coups de pédale.

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Présentation générale de La Vélodyssée

La Vélodyssée relie Roscoff, en Bretagne, à Hendaye, à la frontière espagnole, en traversant des paysages variés et sauvages. Au total, ce sont près de 1300 km de parcours, dont plus de 70 % empruntent des pistes cyclables en site propre (voies vertes) sans voitures. Le tracé suit en partie le canal de Nantes à Brest à travers l’intérieur breton, puis longe l’océan Atlantique quasi en continu jusqu’au Pays basque. Le relief est globalement peu accentué (environ 3 500 m de dénivelé cumulé sur tout le parcours), ce qui permet d’envisager de longues étapes. Le revêtement est mixte : majoritairement lisse, avec certains tronçons gravel ou sablonneux dans les forêts landaises et quelques portions plus rugueuses.

Ce grand itinéraire fait partie du réseau EuroVelo 1 – Atlantic Coast Route, bénéficiant de la certification européenne pour la qualité de ses aménagements depuis 2024. Autrement dit, le parcours garantit un haut niveau de confort, de balisage et de services pour les cyclistes. Même s’il est accessible aux familles et débutants, sa longueur en fait un défi de choix pour les cyclistes aguerris à la recherche d’une grande itinérance. Enfourcher son vélo sur La Vélodyssée, c’est partir pour un voyage à vélo épique le long de l’océan, avec la promesse de baignades, de panoramas côtiers et de rencontres tout au long de la route.

Étapes emblématiques et paysages traversés

La diversité des paysages est l’un des points forts de La Vélodyssée. En partant du nord, on débute en Bretagne, terre de légendes, où l’itinéraire chemine d’abord le long de la Manche puis s’enfonce dans les terres bretonnes. De Roscoff à Nantes, le parcours suit le canal de Nantes à Brest sur d’agréables chemins de halage ombragés, ponctués d’écluses pittoresques. On traverse le cœur verdoyant de la Bretagne intérieure, avec ses vallons boisés et ses villages de caractère, avant d’atteindre la Loire à Nantes.

En Loire-Atlantique et en Vendée, la véloroute bifurque vers le sud et longe la côte Atlantique. On y découvre la côte de Jade et la côte de Lumière : longues plages de sable blond, côtes découpées et marais salants. Des stations balnéaires comme Pornic, Les Sables-d’Olonne ou La Tranche-sur-Mer rythment le chemin. Plus au sud, on pénètre le Marais Poitevin et les marais vendéens, avec leurs canaux bordés de saules – une atmosphère bucolique avant d’arriver à La Rochelle. Cette ville historique, avec ses tours médiévales protégeant le vieux port, est un point fort culturel du parcours.

En Charente-Maritime, La Vélodyssée passe près de sites emblématiques comme le Fort Boyard (au large) ou le phare de Cordouan, « roi des phares » gardant l’estuaire de la Gironde. Après Rochefort et Marennes-Oléron (pays des huîtres), vous rejoignez Royan, porte d’entrée de la Gironde. Une traversée en ferry permet de franchir l’estuaire de la Gironde jusqu’à la Pointe de Grave, début du Médoc. Là commence la traversée de la spectaculaire forêt des Landes.

Une portion typique de La Vélodyssée en Gironde, empruntant une voie verte en forêt sur une ancienne voie ferrée vers Soulac (Gironde). Les pistes cyclables en site propre offrent calme et sécurité aux cyclotouristes.

La section des Landes (souvent appelée Côte d’Argent) est marquée par des étapes rectilignes à travers la plus grande forêt de pins d’Europe. Entre Arcachon et Bayonne, le parcours est une succession de pistes cyclables plates filant sous les pins maritimes, avec l’océan à quelques encablures derrière le cordon dunaire. Les paysages y oscillent entre dunes sauvages, étangs et forêts parfumées de résine. Une halte s’impose à la majestueuse Dune du Pilat, la plus haute dune d’Europe, qui offre un panorama exceptionnel sur le Bassin d’Arcachon et l’océan. Plus loin, les lacs de Carcans-Hourtin et Biscarrosse offrent des spots de baignade en eau douce. Cette portion landaise est un régal pour les amoureux de nature : on pédale au milieu des fougères, bercé par le chant des cigales et le roulement lointain des vagues.

En arrivant au Pays basque, le décor change à nouveau. Après Bayonne, l’itinéraire gagne en relief : de courtes côtes viennent pimenter le trajet jusqu’à Biarritz, élégante station avec ses villas et son célèbre Rocher de la Vierge. La dernière portion vers Saint-Jean-de-Luz et Hendaye est l’une des plus spectaculaires : la route longe des falaises verdoyantes tombant dans l’Atlantique, avec les contreforts des Pyrénées en toile de fond. On termine en beauté à Hendaye-Plage, face à la baie de Chingoudy et aux premières montagnes d’Espagne.

Chaque région traversée possède ses étapes emblématiques et sites à ne pas manquer. Parmi les incontournables, citons : Nantes et son patrimoine ligérien, La Rochelle et son aquarium, le Marais Poitevin (la “Venise verte”), le Bassin d’Arcachon et l’Île aux Oiseaux, la forêt landaise et ses vastes pistes, Bayonne la gourmande et Biarritz la belle. La Vélodyssée enchaîne ainsi des “cartes postales” variées, du canal breton aux plages landaises, en passant par les falaises basques.

Logistique : transport, sécurité et signalisation

Sur un parcours de la longueur de la ViaRhôna, les aspects logistiques ne sont pas à négliger. Voici quelques points-clés à connaître pour planifier votre aventure sereinement :

  • Accès et transport : 36 gares SNCF jalonnent l’itinéraire, ce qui facilite grandement l’accès au départ et le retour en fin de parcours. Au nord, le point de départ officiel Saint-Gingolph n’a pas de gare : on recommande de rejoindre Évian-les-Bains (18 km du départ) ou Genève (100 km du départ) en train, puis de rallier l’itinéraire à vélo. Au sud, selon la branche choisie, vous trouverez une gare à Arles (pour Port-St-Louis, via un détour) ou directement à Sète. De mai à septembre, la région met en place des trains TER spéciaux avec espace vélo garanti (TER Cyclo) sur l’axe Lyon–Avignon–Marseille et Lyon–Genève – une aubaine pour retourner au point de départ ou sauter une étape peu intéressante. Renseignez-vous sur les conditions de transport des vélos (dans les TER c’est gratuit et sans réservation sauf service spécial, dans les TGV il faut souvent démonter/mettre sous housse).
  • Sécurité : La ViaRhôna est globalement sûre et familiale. Les portions sur route partagée voient peu de trafic en général, mais restez vigilants sur les sections urbaines (traversée de villes, sortie de Lyon comme évoqué). Respectez le code de la route lorsque la piste croise des routes ouvertes. Équipez-vous pour être bien visible (lumières, chasuble réfléchissante la nuit). Sur le plan de la sécurité personnelle, le risque principal est le vol de vélo dans les grandes villes. Munissez-vous d’un bon antivol et attachez toujours votre monture si vous la laissez sans surveillance, notamment à Lyon, Avignon ou aux abords des sites touristiques. La nuit, privilégiez les hébergements disposant d’un local vélo sécurisé (beaucoup affichent le label Accueil Vélo comme gage de sécurité). Enfin, n’oubliez pas que le casque peut vous sauver la vie en cas de chute : même si ce n’est pas obligatoire pour les plus de 12 ans, il est fortement recommandé sur un tel périple.
  • Balisage et orientation : L’itinéraire est balisé dans les deux sens du Léman à la Méditerranée. Vous trouverez des panneaux vert et blanc portant le logo ViaRhôna et/ou EuroVelo 17 à presque toutes les intersections. Suivre le fleuve reste un fil d’Ariane naturel, mais faites attention aux changements de rive ou aux sorties de villes où un panneau peut être manqué. Le balisage est mis à jour au fur et à mesure des finalisations de tronçons : d’ici peu, les quelques portions provisoires restantes seront entièrement aménagées. En attendant, n’hésitez pas à consulter les cartes ou une application mobile en parallèle du balisage, surtout aux endroits signalés comme délicats (par exemple traversée de Genève, sortie de Lyon, etc.).

  • Points d’eau : L’hydratation sera votre meilleur alliée, surtout sous le soleil provençal. Bonne nouvelle, de nombreux points d’eau (fontaines, robinets publics) jalonnent la ViaRhôna. Chaque village du sud de la France a traditionnellement sa fontaine publique, et les cimetières (ouverts) disposent souvent d’un robinet accessible. Cependant, en cas de sécheresse estivale, certaines fontaines peuvent être coupées. Par précaution, partez toujours le matin avec vos bidons pleins (au moins 2 L d’eau par personne). Remplissez-les à chaque occasion (camping, café, office de tourisme – les locaux vous les rempliront volontiers). Dans le delta de Camargue, les distances entre points d’eau sont plus grandes : ne partez pas sans vos réserves, et évitez de boire l’eau des étangs évidemment.
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Quel vélo pour La Vélodyssée ? Le gravel Origine, un choix idéal

Pour relever le défi d’un tel itinéraire, le choix du vélo est crucial. La Vélodyssée alternant routes bitumées, pistes stabilisées et chemins gravel, l’idéal est d’utiliser un vélo polyvalent et endurant. Un vélo gravel moderne est particulièrement recommandé, car il combine efficacité sur route et capacité à rouler confortablement sur les sections non goudronnées (graviers, sablonneux ou chemins forestiers). En effet, plus de 400 km du parcours présentent un revêtement rugueux ou non asphalté, où des pneus larges (>40 mm) et une bonne stabilité seront appréciables.

Parmi les options plébiscitées par les cyclistes expérimentés figure le gravel de la marque française Origine. Les gravel Origine offrent un excellent compromis entre légèreté, robustesse et confort, des atouts indispensables pour un long voyage à vélo sur La Vélodyssée. Grâce à leur cadre réactif et à leurs composants fiables, ces vélos encaissent sans broncher les kilomètres de pistes comme de bitume. Le gravel Origine se distingue par sa polyvalence : assez roulant pour tenir une bonne cadence sur le plat vendéen, tout en étant suffisamment robuste pour les chemins du canal breton ou les sentiers côtiers basques. De plus, son confort de pilotage réduit la fatigue sur les longues étapes, un avantage notable pour maintenir un bon rythme jour après jour.

Outre le type de vélo, assurez-vous qu’il soit en parfait état avant le départ : transmission révisée, freins efficaces (les freins à disque hydrauliques sont un plus par temps humide sur les ponts ou passerelles), pneus anticrevaison et selle adaptée à votre morphologie. Un porte-bagages peut être monté, mais de nombreux “bikepackers” préfèrent les sacoches légères fixées directement au cadre (voir section suivante). En résumé, un vélo gravel Origine bien préparé sera un compagnon idéal pour cette aventure, capable d’encaisser 100 km quotidiens en autonomie tout en vous procurant du plaisir de pilotage sur tous les terrains.

Équipement de bikepacking pour la longue distance

xemple de configuration de bikepacking sur un VTT/gravel : sac de guidon, sacoche de cadre, sac à selle et petits packs sur la fourche. Ce type d’équipement léger et compact est idéal pour une longue aventure en cyclotourisme.

Pour un périple de deux à trois semaines en autonomie sur La Vélodyssée, un équipement de bikepacking optimisé fait toute la différence. L’idée est de voyager léger tout en ayant le nécessaire pour être autonome en cas d’imprévu. Voici les éléments clés à prévoir :

  • Bagages : privilégiez les sacoches de bikepacking fixées au vélo (plutôt que les porte-bagages traditionnels), afin de conserver un vélo maniable et performant. Un grand sac de selle (15-20 L) pour les affaires volumineuses (vêtements, duvet), un sac de guidon cylindrique pour la tente ou le matelas, une sacoche de cadre pour la nourriture et le matériel lourd (outils, réchaud), et éventuellement de petites sacoches de fourche ou de tube supérieur pour les accessoires (snacks, téléphone, batterie externe). Ce système de bagagerie divise le poids sur le vélo et offre une meilleure stabilité, appréciable notamment sur les portions gravel.
  • Camping et couchage : si vous optez pour le bivouac ou le camping, emportez une tente légère 2 places (pour avoir de l’espace pour les sacoches la nuit), un sac de couchage compact (confort ~10°C pour la côte atlantique en été) et un matelas gonflable. Un petit réchaud à gaz ou à alcool peut être utile pour cuisiner le soir ou préparer un café au matin. Pensez aussi à une lampe frontale, indispensable au camping et utile en cas de réparation nocturne.
  •  Vêtements : le climat atlantique impose des vêtements pour tous les temps. Même en été, prévoyez une veste imperméable respirante (pluie fréquente en Bretagne ou orages d’été), une couche thermique légère pour les soirées fraîches et les matinées, et bien sûr des tenues cyclistes adaptées (maillots, cuissards rembourrés) en plusieurs exemplaires pour pouvoir tourner. N’oubliez pas un casque, des lunettes de soleil, des gants et de la crème solaire (surtout dans le sud où le soleil tape fort sur la côte). En mi-saison, rajoutez des vêtements coupe-vent et peut-être des couvre-pantalons imperméables.

  • Outils et pièces de rechange : une bonne trousse de réparation est indispensable pour assurer votre autonomie technique. Emportez un multi-outil complet, une pince, quelques colliers de serrage, un kit de rustines, deux chambres à air de rechange, une mini-pompe efficace, un dérive-chaîne, une paire de patins ou plaquettes de frein de rechange, ainsi qu’un jeu de vis et écrous divers. Sur 1200 km, une crevaison ou un petit pépin mécanique est vite arrivé ; mieux vaut être prêt pour une réparation sur le bord du chemin. Une petite trousse de premiers secours cycliste (désinfectant, pansements, crème anti-frottements, anti-inflammatoires) rendra service en cas de chute ou de douleur. 
  • Navigation : même si le parcours est bien balisé, il est recommandé de disposer d’un GPS de vélo ou d’un smartphone avec support guidon et batterie externe, contenant les tracés GPX de la Vélodyssée. Cela permet d’anticiper les virages et de trouver plus facilement un hébergement ou une boulangerie à proximité. Une carte papier du parcours peut servir de secours et donne une vue d’ensemble appréciable.

Pour résumer, l’équipement doit viser la légèreté, la compacité et la fiabilité. Chaque objet superflu devient un poids mort sur 1200 km. Les cyclistes aguerris le savent : on part “le plus léger possible, mais pas au détriment de la sécurité”. Mieux vaut emporter de quoi être autonome en eau et nourriture sur une journée (gourdes totalisant 2 à 3 litres, filtre ou pastilles au besoin, quelques barres énergétiques), surtout dans les portions les plus isolées (forêt landaise, canal de Nantes à Brest…). Bien préparé, vous pourrez vous concentrer pleinement sur le plaisir du bikepacking et de l’aventure.

Bikepacking en famille sur la Vélodysée

Logistique : accès, ravitaillement et entretien du vélo

Préparer un voyage sur La Vélodyssée requiert de penser à la logistique générale : comment accéder au départ, où se réapprovisionner, et comment gérer l’entretien de sa monture pendant ces centaines de kilomètres.

  • Accès et retour en train : L’itinéraire étant linéaire, beaucoup choisissent de rejoindre le point de départ en train, et de repartir en train depuis l’arrivée. La bonne nouvelle, c’est que La Vélodyssée est bien desservie par le rail. On peut rejoindre Roscoff (départ nord) via Morlaix en TER depuis Paris ou Rennes, et repartir de Hendaye (terminus sud) en TGV vers Paris ou TER vers Bordeaux. De nombreuses gares jalonnent aussi le parcours, permettant de découper l’itinérance : Brest, Rennes (via Redon), Nantes, La Rochelle, Bordeaux (via raccords), Bayonne, etc. Privilégiez les trains TER, qui acceptent les vélos non démontés gratuitement et sans réservation. Attention toutefois en été : le nombre de places vélo est limité, il vaut mieux éviter les horaires de pointe et les week-ends de chassé-croisé pour ne pas rester à quai faute de place. Pour traverser la Loire à Saint-Nazaire ou l’estuaire de la Gironde à Royan, comptez sur les ferries locaux (quelques euros par traversée, rotation fréquente en saison). En cas de fatigue ou d’imprévu, il est presque toujours possible de trouver une gare à moins de 20 km de la véloroute pour écourter une étape ou rentrer.
  • Ravitaillement en route : La Vélodyssée traverse régulièrement des villes et villages : on trouve presque toujours une boulangerie, une supérette ou un café à moins de 30–40 km, surtout le long de l’Atlantique. Cependant, certaines zones (forêt landaise, canal breton) nécessitent d’anticiper : faites le plein d’eau et de vivres le matin.
    En été, les stations balnéaires sont bien pourvues en snacks, marchés et glaciers, mais hors saison certains commerces ferment ou réduisent leurs horaires. Emportez toujours de quoi dépanner (barres, fruits secs, eau).
    Des points d’eau potable sont accessibles (cimetières, campings, offices de tourisme). La carte interactive de La Vélodyssée indique les points utiles (eau, toilettes, commerces). Pensez aussi aux marchés locaux pour un ravito gourmand !

 

  • Entretien et réparations : Même en étant bien préparé, un incident mécanique peut survenir (crevaison, chaîne qui saute, etc.). Heureusement, étant un itinéraire populaire, La Vélodyssée dispose de nombreux ateliers vélo et réparateurs sur son tracé. Les grandes villes comme Nantes, La Rochelle, Bordeaux ou Bayonne comptent plusieurs magasins de cycles avec un atelier. Mais on trouve aussi des loueurs/réparateurs dans des localités plus petites, habitués aux cyclotouristes de passage (souvent indiqués par le label “Accueil Vélo” également). Il peut être judicieux de faire une petite révision intermédiaire si vous parcourez l’intégralité de la route (par exemple, un contrôle tension de chaîne, resserrage de visserie et graissage à mi-parcours). Pensez aussi à graisser votre chaîne régulièrement, surtout après les portions humides (pluie en Bretagne ou embruns). Emporter un petit flacon d’huile et un chiffon ne coûte rien et évitera l’usure prématurée de la transmission sur 1000+ km. Enfin, restez attentif à votre vélo chaque jour : un léger voile dans la roue, un début de fissure sur un porte-bagage… mieux vaut s’en apercevoir tôt et faire réparer dans la prochaine ville équipée, plutôt que de casser plus loin en rase campagne. En anticipant et avec un minimum de maintenance quotidienne, votre monture vous emmènera sans encombre au bout de La Vélodyssée.

Aspects pratiques : balisage, sécurité, saison idéale

Pour profiter au mieux de votre aventure sur La Vélodyssée, voici quelques aspects pratiques à connaître :

  • Balisage et orientation : L’itinéraire est entièrement balisé du nord au sud. Vous suivrez le logo vert et bleu de La Vélodyssée (souvent accolé au numéro EuroVelo 1) sur les panneaux directionnels. À chaque carrefour ou presque, une indication vous confirme la direction et parfois la distance jusqu’à la prochaine étape majeure. Ce balisage très clair permet de rouler l’esprit tranquille, sans avoir le nez collé au GPS. Il est tout de même conseillé d’avoir les cartes ou traces GPX à disposition, notamment pour les traversées de villes où le cheminement peut être moins intuitif (ex : sortie de Nantes ou contournement de Bayonne). Notez que la partie entre Bayonne et Hendaye présente quelques difficultés : le balisage y est toujours présent, mais il y a des sections sur route partagée et un relief plus exigeant. Redoublez d’attention dans ce final basque, surtout aux intersections routières.  
  • Sécurité routière : Sur 76 % du parcours en site propre, vous ne croiserez pas de voitures, ce qui rend l’expérience très sécurisée et agréable. Sur les portions de route partagée (environ 300 km disséminés, souvent pour relier deux voies vertes), restez vigilant et roulez en file indienne si vous êtes en groupe. Les automobilistes des régions traversées sont en général habitués aux cyclistes, mais la prudence s’impose à chaque traverse de départementale. Équipez votre vélo de lumières avant/arrière performantes, surtout si vous partez tôt le matin ou roulez en soirée – certaines pistes à couvert forestier peuvent être sombres même en journée. Le port du casque n’est pas obligatoire en France pour les adultes, mais il est bien sûr fortement recommandé pour tout cycliste aguerri. Enfin, n’oubliez pas la sécurité de votre vélo lors des arrêts : munissez-vous d’un antivol solide pour attacher votre bicyclette lors des visites ou courses. La plupart des sites touristiques et hébergements proposent des arceaux ou endroits sécurisés, profitez-en.  
  • Météo et meilleure saison : La Vélodyssée se parcourt idéalement de mai à octobre. Au printemps, la Bretagne est en fleurs et l’ensoleillement du sud-ouest déjà généreux (mais attention aux averses en mai/juin). Juillet-août offrent la météo la plus sûre (chaleur dans le sud, un peu de pluie possible au nord) mais ce sont aussi les mois les plus fréquentés : il faut composer avec l’afflux de vacanciers, notamment sur les pistes littorales en journée et pour la disponibilité des hébergements. Septembre est souvent le mois idéal : temps encore très doux, affluence touristique retombée, hébergements plus disponibles, et lumière magnifique de fin d’été sur l’Atlantique. Octobre peut être agréable (été indien), mais les journées raccourcissent et certains services touristiques ferment. En hiver, le parcours reste praticable mais les conditions peuvent être rudes : pluie fréquente, vent, tempêtes sur la côte, et hébergements/campings largement fermés. Quant à la direction du voyage, les vents dominants viennent majoritairement de l’ouest/nord-ouest sur la façade atlantique, il est donc conseillé de voyager dans le sens Roscoff -> Hendaye pour avoir le vent dans le dos plutôt que de face. Ce sens nord-sud est d’ailleurs le tracé officiel et celui que suivent la plupart des guides.

  • Réglementation et signalisation : Respectez le code de la route sur les portions routières (les voies vertes sont des chemins partagés où les piétons ont priorité, modérez votre vitesse à leur approche). Sur certaines plages ou réserves naturelles à proximité, le vélo peut être interdit, ce qui est parfois indiqué par des panneaux (par exemple, le long de certaines dunes protégées dans les Landes, restez sur la piste balisée). La Vélodyssée emprunte aussi de temps en temps des trottoirs ou promenades partagées en ville (ex : front de mer des Sables-d’Olonne), faites attention aux piétons. Globalement, l’itinéraire est conçu pour être sûr et agréable, il suffit d’un peu de bon sens pour que tout se passe bien.
Signalisation Vélodysée

Découvertes culturelles, naturelles et gastronomiques

Au-delà du défi sportif, La Vélodyssée est un véritable voyage à travers les cultures régionales françaises et leurs trésors. Chaque section offre son lot de découvertes :

  • Patrimoine culturel : Profitez de ce périple pour visiter les joyaux du patrimoine local. En Bretagne, ne manquez pas les cités médiévales de Morlaix (ses maisons à pondalez) et Josselin (son château en bord de canal). À Nantes, l’art est partout : des Machines de l’Île au château des Ducs de Bretagne. Plus au sud, La Rochelle dévoile son riche passé maritime via ses tours du Vieux-Port et son aquarium réputé. Rochefort évoque l’arsenal de Colbert et la construction de la frégate Hermione. Bayonne, capitale du Pays basque français, vous charmera avec ses remparts Vauban, sa cathédrale gothique et ses ruelles animées. Et juste avant l’arrivée, Saint-Jean-de-Luz vous plongera dans l’histoire des corsaires et du mariage de Louis XIV dans son église. Chaque ville ou village traversé est l’occasion d’une halte historique : églises romanes en Vendée, bastides landaises, architecture Belle Époque à Arcachon, villa basque à Biarritz… Une richesse souvent insoupçonnée que l’on découvre à vélo, à son rythme.
  • Merveilles naturelles : La nature est reine sur La Vélodyssée. Quelques sites d’exception valent le coup d’œil (et le détour à pied parfois) : le Marais Poitevin, labyrinthe de canaux verdoyants où l’on peut faire une pause en barque ; la Dune du Pilat, à gravir absolument pour embrasser du regard l’océan et la forêt landaise ; le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, poumon vert où l’on pédale au milieu des pins et des fougères ; la réserve naturelle du Courant d’Huchet (entre Léon et Moliets) où une descente en barque vous emmène du lac à l’océan à travers une jungle landaise luxuriante. Citons aussi les multiples phares qui jalonnent la côte, véritables sentinelles offrant parfois des vues panoramiques : le phare de Cordouan visible depuis la Pointe de Grave, le phare de la Coubre à l’entrée de l’estuaire de la Seudre, ou encore le phare des Baleines si vous faites un saut sur l’Île de Ré. Sans oublier les innombrables plages et criques le long du trajet où il fait bon piquer une tête : plage des Sables-d’Olonne, Lacanau-Océan, Hossegor, etc. Prenez le temps d’apprécier ces merveilles naturelles, elles font de La Vélodyssée bien plus qu’un simple itinéraire, une véritable aventure sensorielle.  
  • Gastronomie locale : Un voyage à vélo ouvre l’appétit, et ça tombe bien car les régions traversées sont gourmandes ! En Bretagne, régalez-vous de crêpes et de galettes au sarrasin, accompagnées de cidre brut. Goûtez au kouign-amann (gâteau au beurre) pour une dose d’énergie. En Vendée et Charente, place aux fruits de mer : moules de bouchot, huîtres de Marennes-Oléron (incontournable dégustation d’huîtres fines de claire !), sans oublier les éclades de moules grillées dans les pins charentais. À La Rochelle, laissez-vous tenter par une éclade ou des cagouilles (escargots cuisinés) typiques. En Dordogne (si vous faites un crochet) ou sud Charente, ce sera le pineau des Charentes en apéritif. En arrivant en Gironde, difficile de résister à la tentation d’un canelé de Bordeaux en dessert ou d’une douceur au caramel fleur de sel. Dans les Landes, le canard est roi : confit, magret, rillettes – idéal pour un repas du soir au camping avec un verre d’Armagnac. Le Pays basque enfin vous accueille avec son jambon de Bayonne, son piment d’Espelette (goûtez la piperade ou le chocolat au piment), ses fromages de brebis accompagnés de confiture de cerise noire, le tout arrosé d’un vin d’Irouléguy ou d’un cidre basque. Chaque terroir a ses spécialités, et faire étape gastronomique fait partie du plaisir du voyage. Pourquoi ne pas planifier vos pauses déjeuner en fonction des marchés locaux ou des fêtes de village ? Par exemple, un marché aux poissons à La Cotinière (île d’Oléron), la fête du cidre en Bretagne, ou une soirée tapas à Bayonne. Ces expériences culinaires enrichissent votre périple et rechargent vos batteries de cycliste.

  • Rencontres et culture locale : Voyager à vélo permet des interactions faciles avec les habitants. Vous croiserez d’autres Vélodysséens sur la route – l’occasion d’échanger des conseils, des anecdotes, voire de rouler ensemble sur une étape. Les locaux sont souvent curieux et bienveillants envers les cyclistes au long cours. N’hésitez pas à discuter avec un ostréiculteur en Charente-Maritime en achetant quelques huîtres, avec un vigneron du Médoc lors d’une dégustation impromptue, ou avec un berger landais croisé sur son chemin. La Bretagne vous fera entendre la langue bretonne ou le chant des binious dans un fest-noz improvisé, tandis qu’au Pays basque vous pourrez assister à une partie de pelote ou à un spectacle de force basque si le calendrier s’y prête. Ces expériences humaines et culturelles donnent tout son sens à la notion de cyclotourisme : la découverte par le voyage lent, enrichie de chaque rencontre.

Conseils spécifiques pour les cyclistes expérimentés

S’adressant à des cyclistes aguerris, La Vélodyssée peut être abordée à un rythme soutenu, mais quelques conseils spécifiques vous aideront à tirer le meilleur de ce défi :

  • Planification des étapes et rythme : Un cycliste entraîné peut envisager des étapes de 80 à 120 km par jour sur cet itinéraire relativement plat. Toutefois, ne sous-estimez pas la fatigue accumulée sur la durée. Il peut être tentant de “foncer” les premiers jours (d’autant que le relief breton est doux), mais gardez de l’énergie pour la suite. Adoptez un rythme régulier et gérez vos efforts : par exemple, roulez plus calmement le matin, et accélérez si vous le souhaitez l’après-midi quand la machine est bien chaude. Pensez à programmer une journée de repos tous les 5-6 jours si vous faites l’intégralité du parcours – notamment dans une ville agréable comme La Rochelle ou Bayonne – pour permettre à votre corps de récupérer (et en profiter pour du tourisme). Les cyclistes endurcis ont parfois tendance à négliger le repos, mais sur 2 à 3 semaines, c’est crucial pour éviter le surmenage ou la blessure.
  • Autonomie et longue distance : En tant que cycliste expérimenté, vous êtes sans doute habitué à rouler en autonomie. Sur La Vélodyssée, cela signifie être capable de gérer de longues sections sans services. Comme évoqué, certaines zones (forêt de Landes, canal de Nantes à Brest) requièrent d’être autosuffisant pendant plusieurs heures. Assurez-vous d’avoir toujours de l’eau en quantité suffisante (au moins 2 litres, plus par forte chaleur) et de quoi grignoter pour éviter la fringale. L’autonomie c’est aussi savoir s’orienter seul : même si la signalisation est excellente, ayez vos cartes ou GPS prêts en cas de détour (travaux, déviation temporaire). N’hésitez pas à bivouaquer si une étape se prolonge imprévu – un cycliste aguerri saura improviser un campement sommaire le cas échéant, ce qui est un filet de sécurité appréciable. En résumé, utilisez votre expérience pour anticiper les besoins : mieux vaut porter un litre d’eau de trop que de risquer la déshydratation à 20 km du prochain robinet.
  • Gestion des longues étapes : Certaines étapes longues de La Vélodyssée peuvent être éprouvantes mentalement par leur monotonie (par exemple, 80 km dans la forêt landaise en ligne droite) ou physiquement par leur durée. Pour gérer cela, fractionnez mentalement l’étape en segments plus courts avec des objectifs intermédiaires (le prochain village, la prochaine pause boisson, etc.). Variez vos positions sur le vélo pour éviter les douleurs (se mettre en danseuse quelques secondes pour soulager l’arrière-train, s’étirer les bras…). Adoptez éventuellement un horaire décalé pour rouler aux heures fraîches : les cyclistes endurcis apprécient parfois de partir à l’aube pour avaler 50-60 km avant la grande chaleur, faire une sieste méridienne, puis repartir en fin d’après-midi pour le reste. Cela permet d’éviter le coup de chaud et d’admirer les lumières douces du matin et du soir. Sur les tronçons très roulants, mettez à profit le phénomène de drafting si vous avez un partenaire : rouler en file serrée pour économiser de l’énergie. Deux cyclistes expérimentés se relayant peuvent aisément maintenir 25-30 km/h sur les voies vertes plates, couvrant ainsi de grandes distances avant même la pause déjeuner.
  • Défis sportifs : Si vous souhaitez pimenter votre voyage, pourquoi ne pas tenter quelques défis personnels ? Par exemple, réaliser 200 km en 24h sur la portion vendéenne qui est très plate, ou enchaîner deux étapes sans assistance extérieure (autonomie complète). Certains “ultracyclistes” parcourent la Vélodyssée en moins d’une semaine, mais cela relève plus de l’exploit que du tourisme. À chacun de trouver son challenge en accord avec ses capacités et ses envies. Quoi qu’il en soit, gardez toujours une marge de sécurité : l’objectif premier est de terminer l’itinérance en prenant du plaisir, pas de finir épuisé ou blessé.

  • Profiter tout de même ! : Le meilleur conseil pour les cyclistes aguerris est de ne pas oublier de lever la tête et de profiter. Votre condition physique vous permettra d’aller vite, mais sachez ralentir pour apprécier un coucher de soleil sur l’océan, prendre une photo d’un village fleuri, ou discuter avec un local passionné. L’aventure de La Vélodyssée ne se mesure pas qu’en kilomètres ou en moyenne horaire, elle se vit à travers toutes ces petites expériences qui font le sel du cyclotourisme. En tant qu’expert du vélo, vous avez l’avantage de la maîtrise technique et physique : utilisez-la pour enrichir votre voyage (explorer cette petite route annexe, grimper jusqu’à ce point de vue à proximité, etc.) sans crainte de “ne pas y arriver”.
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