La Three Peaks Bike race est une course en solitaire et sans assistance dont le départ a été donné le 10 juillet 2021 à Vienne en Autriche. Le concept pour le parcours est de planifier soi-même sa trace en passant par les trois pics imposés et jusqu’à l’arrivée à Barcelone en Espagne. Découvrez le récit de Julien Duflot, sur son Axxome 350.
Three Peaks Bike Race – partie 2
Le Tourmalet en tête
Soulagé. Ce 2ème point de contrôle ne s’est pas laissé dompter facilement, j’ai laissé des plumes dans la bataille mentale et physique. J’y ai abandonné quelques équipements aussi c’est inévitable je crois en itinérance. Avec toute la vigilance possible pourtant en quittant chaque point d’arrêt, je ne retrouve plus la casquette reçue avant le départ et qui porte mon numéro de coureur. Un petit morceau de tissu qu’il a bien fallu troquer pour un bonnet dans la tempête, ce qui aurait dû devenir une pièce souvenir à arborer fièrement en société. Cette perte m’a occupé le cerveau quelques heures en route vers CP2, pas bien positivement, et puis j’ai fini par y voir comme un signe positif. Un signe de l’âpreté de la lutte abandonné sur le champ de bataille, presque une blessure pour ne pas oublier plus tard par où j’étais passé.
1100km, plus de 14000m d’ascension, voilà la route prévue jusqu’au segment du Tourmalet, 3ème pic imposé de l’aventure. Déjà plus de 12 heures que je roule depuis la dernière sieste quand j’entame la descente direction Interlaken avec un bien ambitieux objectif : quitter la Suisse avant de dormir de nouveau. Typique des moments d’euphorie après avoir franchi un obstacle, on se sent pousser des ailes, on se croit invincible. Et puis, l’état physique ramène vite à la réalité et cet ascenseur émotionnel est délicat à vivre.
Je veux aussi profiter d’une atmosphère sèche tant que possible. Je m’impose toujours un régime alimentaire très salé depuis les crampes, ce sera Tuc et fromage Suisse au menu des différents en-cas du jour. Ça régale sur les routes du TPBR où mes ravitaillements se font essentiellement en stations-service, larges horaires d’ouverture, offre adaptée à la mobilité, on en trouve partout, petits ou grands axes routiers.
Je dois m’arrêter encore dans l’après-midi de cette 5ème journée pour trouver un spot Wi-Fi, ce sera un pub Irlandais et je me laisse tenter par un crumble pour un écart sucré. Expérience de service client catastrophique, rien ne va mais je finis par dévorer cette pâtée immonde, que je n’ai pas même osé photographier, dans une barquette en plastique à emporter, sans quitter le bar.
En soirée, je continue à avancer doucement sur des routes Suisses moins accidentées et en visant le Sud du lac Léman. Mais la pluie revient déjà, pour le 3ème jour, forte, continue, froide. La résistance s’est bien effritée, je suis usé, je m’arrête dès la première pizzeria trouvée, une oasis de chaleur où je prends mes aises encore une fois, toilette sommaire dans les sanitaires, linge à sécher sur les radiateurs et addition salée à la mode Suisse au moment de repartir, toujours sous la pluie.
Encore quelques heures sous l’eau auront raison de mon envie de gagner la France au plus vite, 23h00 la nuit est tombée, je me mets à la recherche d’un abri pour sécher et dormir. Petit miracle de l’itinérance, arrivé à Gstaad, je détecte un bâtiment illuminé à une centaine de mètres à gauche. Je ne sais toujours pas pourquoi je m’en suis approché ni pourquoi ce local était ouvert et chauffé toute la nuit pas de grand confort dans cet espace d’information touristique mais l’essentiel y était : un local fermé, chauffé et éclairé, un banc pour s’allonger, de la place pour étendre le linge.
3 heures de sommeil, c’est le rythme de croisière depuis la 2ème nuit et ça semble me laisser en bonne condition. Ça repart à 4h00 dans l’ascension du col du Pilon, franchi à l’aube toujours sous l’eau avant une interminable descente en Suisse francophone vers la frontière.
Petite frayeur en percutant un oiseau qui se jette dans la roue avant, rebondit sur mon visage les plumes littéralement sur la bouche, seul divertissement avant d’atteindre la vallée, une première source de café et le ravito matinal. Le moral remonte fort à l’approche de la frontière française, j’ai l’impression de franchir un nouveau jalon, de laisser derrière moi cet enfer Suisse, de me retrouver dans un environnement familier alors même que je ne connais pas la région. Bref, j’ai la banane en passant en France au bord du Leman à 8h30 direction Genève.
3h vent dans le nez mais le moral au beau fixe fait passer ça sans délai, bref retour en Suisse avec un pénible passage urbain pour traverser Genève et retour en France pour de longues lignes droites, routes nationales dans les camions, c’est tout moche dehors, le nez dans le guidon, plaisir minimum mais je me motive avec une carotte : je veux passer cette 6eme nuit à l’hôtel, la première. Parce qu’il est vraiment temps de sécher la tenue unique que je porte sur le dos depuis le départ, parce que moi aussi j’ai fini par avoir la peau fripée par l’humidité incessante, parce qu’il est prévu de la pluie encore toute la soirée et que je fatigue à chercher des abris de fortune tous les soirs…
C’est dingue comme cette perspective de dormir dans une chambre me motive, je carbure sans arrêt inutile et c’est rare en fin de journée pluvieuse. Et, comme si ça ne suffisait, à quelques kilomètres de mon gîte j’ai l’immense bonheur d’être rejoint sur la route et à vélo par Jay Rob qui parmi d’autres amis suit la course, encourage, commente. Cette passion que je ne peux qu’effleurer depuis le départ prend une forme très concrète, éclatante, émouvante.
Je tente ma chance à l’hôtel Ibis de Vienne, 30km au sud de Lyon, juste sur ma trace, et j’y trouve une chambre. Au moment de monter dans l’ascenseur, Nicolas Michel, cap 130 arrive dans le hall. Incroyable. Les Liégeois de nouveau réunis au même endroit plus de 120 heures après le départ, on s’accorde pour partager la chambre, le repas chaleureux avec Jay pendant que le sèche-cheveux fonctionne à plein sur les vêtements…
Au revoir Jérôme, merci pour ce beau moment qui restera gravé et les images que tu as prises Juste après son départ, nouvelle surprise, c’est Sylvain Mendez qui vient me visiter à la chambre avec ses enfants, presque déçu de ne pas m’intercepter sur une route détrempée, encore beaucoup de chaleur, d’encouragements, moments bien trop brefs mais précieux, parce qu’il faut dormir, mais aussi trouver une réponse à un dilemme qui occupe nos esprits Liégeois en cette soirée en bord de Rhône : quelle route emprunter demain au réveil ? La route prévue avant la course par nous deux qui nous enverrait vers Toulouse par le Massif Central ou la route maintenant empruntée par tous les coureurs qui nous précèdent vers Montpellier en descendant le couloir rhodanien.
Après 5 nuits dehors, je n’ai pas de routine en place pour cette première à l’hôtel. C’est perturbant, j’ai l’impression que chaque action prend un temps fou. Ça ne devrait pas me gêner pourtant, le bénéfice de ce confort est majeur. Je dors dans un lit, réveil calé sur 3 heures de sommeil et comme les dernières je me réveille naturellement avant la sonnerie…
Je suis surpris de trouver un voisin de chambre déjà bien éveillé, comme s’il n’avait pas dormi, qui m’annonce qu’il change sa route pour tracer plein Sud. Je me suis posé la même question toute l’après-midi la veille et je suis arrivé à la même conclusion : avec ce fort Mistral prévu, le ciel plus dégagé dans le Sud et le profil d’altitude, il faut abandonner la trace initiale et rerouter par la vallée du Rhône. Un inconvénient majeur tout de même : sorti de l’itinéraire préparé à l’avance, il va falloir improviser en route, s’orienter à la carte, ce sera sûrement pénible, source d’erreur de guidage et énervant.
Il n’est pas 2h00 quand nous quittons la chambre, 15 minutes d’attente pour laisser passer une dernière averse, et nous partons à deux au cœur de la nuit. Comme c’est agréable de partager quelques heures en duo alors que jusque-là les rencontres ont été furtives au mieux. Le calme de la nuit, le vent dans le dos, les km défilent, l’orientation est encore assez facile hors quelques hésitations à Valence, petit-déjeuner partagé en terrasse dès 6h30 et ça repart ensemble.
Et puis en milieu de matinée, Nicolas Michel aura besoin d’une micro-sieste. Je prends le temps de m’alimenter, remplir les bidons, ranger mes affaires mais je ne trouve plus mon binôme au moment de reprendre la route. C’était inévitable, c’est trop difficile d’aligner les allures sur la durée, mais j’espère que l’on se croisera de nouveau très vite.
Le Sud approche, grand soleil enfin, les températures montent vite au-dessus de 30°C. Quel contraste avec les 3 derniers jours. L’adaptation devra se faire sans transition, à coups de fougasses dévorées à Uzes s’il le faut.
Dans l’après-midi, je me mets en alerte mécanique pour changer les patins de frein. Neufs au départ, ils ont fondu en 3 jours de montagne pluvieux. Depuis hier, je cherche un magasin ou un atelier pour en trouver de nouveaux et je finis par tenter ma chance dans un atelier Motoculture et Cycles et je reçois là un accueil royal, changement des patins, dégrippage, nettoyage à l’eau du cadre et de la transmission, lubrification, le tout dans un temps record, pour un prix modique et dans la bonne humeur.
Je sors avec une monture rafraîchie et remise en état en route vers Béziers, plein de doutes sur la route à emprunter maintenant. Sans itinéraire défini, je ne prends pas assez de temps pour faire le tri des différentes options et je me jette dans le gouffre Montpellier alors que j’avais tour fait jusqu’ici pour éviter les agglomérations tellement pénibles et longues à traverser à vélo. Et bien pas d’exception ici, mon parcours transperce la ville du Nord au Sud par le centre historique piétonnier, l’horreur, je me perds dans le méandre des rues, à l’arrêt à chaque carrefour, déjà accablé par la chaleur et la distance parcourue depuis la sortie de l’hôtel… Ascenseur émotionnel toujours, après les petits bonheurs de la journée, place à une longue séquence de doutes, d’agacement, de remise en cause personnelle.
Je quitte la ville difficilement puis je m’égare encore dans une zone en travaux, incapable de trouver un chemin vers Béziers. Manque de lucidité évident, je me fatigue, je m’épuise mentalement et au lieu de prendre 5 minutes pour tracer un itinéraire simple je tourne en rond sur des chemins communaux sans fin. J’ai l’impression d’avoir passé des heures dans ce labyrinthe Montpellierain et c’est probablement la réalité.
Quand j’en sors la soirée est bien avancée, je roule depuis 2h00 ce matin, et j’ai besoin de me poser maintenant que je ne suis plus égaré. Premier village animé, une place typique de la région et je m’installe en terrasse vers 20h00 attiré par la promesse d’un restaurant grill c’est ce qu’il me faut pour me ressourcer. Demi-poulet braisé à la carte, j’hésite à peine et je me régale, mais maintenant un bonheur ne vient jamais seul.
Ce soir, j’ai un vrai problème physique autrement plus inquiétant que les douleurs aux genoux diffuses depuis la difficile traversée des Alpes : j’ai les pieds en fusion, je sais à peine marcher tant la douleur est vive en les posant au sol. La plante des pieds m’inquiète depuis la veille quand après 3 jours à mariner dans la même paire de chaussettes gorgée d’eau, je les retrouve fripés au point de présenter des crevasses dignes du Grand Canyon ça m’inquiète d’abord sans me faire souffrir et puis la transition vers des températures supérieures à 35°C a du chauffer cette zone fragilisée par le trempage continu… j’ai souffert en pédalant les heures précédentes mais je ne prends vraiment peur que ce soir en terrasse alors que chaque pas m’arrache un rictus de douleur. Pour la première fois en 6 jours, je m’imagine ne pas aller au bout de l’aventure si le problème persiste. Parce qu’à vélo les pieds sont un point de contact avec les pédales, je n’irai pas très loin si chaque appui me tire une larme.
Je me fixe un dernier petit objectif après le repas tout de même : passer Béziers, trouver la route de Carcassonne avant de trouver un lieu de bivouac… Je m’en sors sans trop de mal, la nuit est tombée quand je traverse la ville encore animée mais ça fait 20 heures que je n’ai pas dormi et il est plus que temps de me reposer.
Route de Carcassonne, je cherche en vain un site dans le premier village, je passe au suivant pour y poser mon sac de couchage dans l’herbe derrière une salle polyvalente communale… 1950km parcourus depuis le départ, j’ai roulé sans compter depuis ce matin, je libère mes pieds de ces chaussures qui les étouffent et je m’endors bien vite la tête tournée vers les étoiles.
Une couverture de survie vaguement dépliée à même le sol, je peux m’allonger dans le duvet qui constitue à lui seul le kit de sommeil que j’ai emmené avec moi sur ce voyage. Cette 7ème nuit est chaude, sèche, le sac de couchage est là pour me réconforter plus que pour me réchauffer. J’ai exploré deux villages avant de trouver un site qui me convient, il est largement passé minuit quand je m’endors et je suis réveillé par du bruit à peine une heure après. J’ai pourtant pris la peine de m’éloigner de la grande route qui me conduit à Carcassonne. Réveil en sursaut, mise en selle express, je reprends la route au milieu de la nuit.
Pas pour longtemps, j’ai dû rouler deux heures avant de tomber de fatigue. Cette fois, je ne fais pas le difficile, une aire de repos en bord de route, le duvet déroulé au pied d’une table de pique-nique et dodo 2ème partie. Réveillé par le petit matin cette fois, j’espère décoller pour de bon sur une grande ligne droite cap à l’ouest. Toujours à l’écart de la trace préparée avant course, l’entrée de ville est chaotique, j’ai l’impression d’arriver en ville par une autoroute, je n’aperçois pas un bout des fortifications médiévales quand le seul avantage de traverser une vilaine zone commerciale survient au passage d’une boulangerie à dévaliser pour le premier ravito matinal. Deux canettes de soda pour aromatiser et sucrer les bidons, un croque-monsieur Cacolac pour le petit-déjeuner et des parts de gâteau pour plus tard, besace bien remplie dès 8h le matin.
La météo est parfaite, je suis reposé mais toujours pas relâché à cause de cette recherche incessante d’une route idéale. Trop pénible, je décide de faire simple et rejoindre ma trace initiale à Muret. Ça m’oblige à dévier par Toulouse mais c’est facile à trouver et je n’aurai plus ensuite à me soucier de l’orientation.
Rien que cette perspective me soulage et fait passer les désagréments d’une route nationale un samedi de grands départs en vacances. Et puis quelle surprise d’être intercepté par un ami à vélo circulant dans le sens inverse.
Le système de suivi GPS est génial, il permet à la famille et aux amis de suivre les coureurs à la trace, de commenter à l’envi le scénario de l’épreuve, et même, rejoindre sur la route quand c’est possible. Ça fait exactement une semaine que je suis sur la route et c’est un pur plaisir de partager quelques km avec Jpoin d’autant que l’on rejoint rapidement les berges du Canal du Midi. Moments de flânerie au bord de l’eau comme je les aime, voie cyclable à l’ombre des arbres, c’est une parenthèse cyclotouriste enchantée bien trop courte et on s’accorde pour se quitter une fois rendus sur ma trace non sans avoir partagé un casse-croûte.
Boulangerie pour une salade fraîcheur et tarte salée, nous nous posons en terrasse quand débarquent en trombe Nicolas et Isabelle. Décidément la proximité de Toulouse un samedi midi permet quelques rapprochements inattendus et tellement agréables. Nico et Isa sont adorables, complètent la table de victuailles fraîches, communiquent leur ferveur à suivre mon parcours, c’est beaucoup trop et tellement court, 30 minutes et je repars le ventre plein, le cœur léger, de retour sur une trace préparée avec soin avec le plan maintenant de me rapprocher le plus possible du pied du Tourmalet pour m’y reposer avant la double ascension du CP3.
L’après-midi file gaiement sur de petites routes désertes dans les champs de tournesol, les contreforts des Pyrénées approchent, comme hier la journée vélo s’étire mais la longue pause méridienne en belle compagnie m’a ressourcé c’est indéniable. Et puis les pieds ne me font du tout souffrir aujourd’hui alors que je n’ai rien fait pour les apaiser. Un miracle ? En analysant ma progression et ma forme, je me décide assez tôt à passer la nuit à Lourdes, 25km du début de l’ascension, que je pense pouvoir atteindre vers 22h30 et qui me laisse un choix d’hébergement pléthorique. C’est un peu moins bien que je ne l’espérais dans la matinée mais c’est une décision pleine de sens une fois n’est pas coutume : j’y arriverai après 23h00 au bout du rouleau et tellement soulagé de trouver un lit et une chambre.
Mais avant ça, la soirée m’a encore réservé deux surprises, une bonne et une mauvaise. Je commence par la mauvaise ? À l’approche de Lourdes, le câble dérailleur avant casse de nouveau 4 jours après un premier remplacement. Et je suis plus fataliste que surpris. À peine la réparation effectuée, je savais qu’il y avait un problème plus compliqué qu’une rupture de câble. Et je me savais en sursis. Depuis le début de journée, le changement de plateau était dur, c’était inévitable. Cette fois, je n’hésite pas une seconde et je suis convaincu que je dois aller au bout sans réparer. Ce serait encore perdre une matinée pour peu de bénéfice, je suis à la veille d’un dimanche de toute façon et puis sur le profil pyrénéen à venir, le grand plateau ne devrait pas me manquer beaucoup. Alors je me fais une raison et quand le terrain sera plus roulant en Catalogne, je me contenterai de rouler souple, ça n’empêchera pas de voir le bout et je n’ai guère d’autre objectif même si je me suis pris au jeu du classement progressivement.
Et comme un symbole de l’ascenseur émotionnel permanent qui me lessive depuis une semaine, à peine la casse mécanique constatée, je croise un nouvel ami venu à ma rencontre à vélo alors que le crépuscule est proche. Formidable bande de copains, soutien exceptionnel qui fait passer au second plan les petites peines et la grosse fatigue. Guillaume veut m’accompagner demain dans le Tourmalet et l’Aspin, des routes à domicile qu’il connaît par cœur et qu’il prendra plaisir pourtant à retrouver à mon allure de cycliste lesté et fatigué. Je fais tout pour le dissuader en lui imposant mon programme : entrée à l’hôtel à 23h00, collation, au lit à minuit, réveil 3 heures plus tard, petit-déjeuner dans la chambre et en selle à 4h00 pour 25km de liaison vers le pied du Col.
En fait cette séquence CP3 était parfaite, je suis reposé, il y a une approche d’une heure pour faire tourner les jambes et se réveiller avant d’attaquer les 19km de montée dans les lumières naissantes du jour, calme absolu, la montagne sans fard, l’atmosphère est juste magique et Guillaume fait la conversation à mes côtés quand il ne s’échappe pas pour prendre quelques photos et vidéos souvenir. L’un des tout meilleurs moments de cette aventure tant le paysage est majestueux et le temps passe vite en compagnie d’un ami tellement attentionné. Je me sens subitement léger, mon rythme n’est pas rapide mais régulier et le sommet est atteint sans mal dès 9h00. J’appréhendais beaucoup ce passage et il s’est passé comme dans un rêve pour un 8ème jour en selle. La météo est à l’avenant rendant même la descente agréable.
En bas, dernier shooting avec les photographies de la course et ça repart dans l’Aspin pour finir CP3. C’est à peine moins agréable, dimanche matin avance et la route se partage maintenant, mais Guillaume est toujours présent, Jpoin n’en a pas eu assez de notre balade dans les coteaux Toulousains et revient à moto et en photographe amateur cette fois. Incroyable soutien des amis. Passage de col sans difficulté, je vois passer une participante italienne en furie et je propose un dernier verre à Arreau, fin du CP3. Il est midi et je vais m’accorder une grosse pause pour profiter des copains, d’un bon sandwich et me préparer pour les 400 derniers km prévus jusqu’à Barcelone, si proche et pourtant encore si loin, tellement loin…
Récit par : Julien Duflot
L’itinéraire
- 🗺️ Distance : 2781 km
- ⛰️ Dénivelé : 30 000 m D+
- ⏱️ Temps : 9 jours
- 📍 Lieu de départ : Vienne, Autriche
- 🏁 Lieu d’arrivée : Barcelone, Espagne
Le vélo de Julien
Pour cette aventure, Julien a utilisé un Axxome à patins, équipé d’un groupe Shimano 105 et de roues à moyeu Dynamo.
L’Axxome 350 a été imaginé dès le départ comme un modèle ultra-polyvalent. Son triangle arrière CCT+ et son moulage EPS optimisent le rendement tout en atténuant les vibrations, faisant de lui le partenaire rêvé de toutes vos sorties. Sans exception.