Récit initialement publié sur TopVelo.fr | Ceci est la seconde partie de l’aventure : Lire la partie 1.
Une remontée aux allures de montagnes russes
L’étape du jour, la plus courte du séjour aura pour objectif d’entamer la remontée vers le nord. Deux options s’offrent à nous, passer par Solenzara, longer la côte plate pour remonter à Bastia sur une route très passante, et dessiner une belle carte de Corse sur Strava ou remonter par l’intérieur pour aller chercher l’autre pépite de l’île de beauté : la montagne. Habitués à avaler du dénivelé toute l’année nous retenons la deuxième option.
La journée débute avec la liaison Bonifacio-Porto Vecchio, nous faisons un peu de tourisme sur les plages réputées comme Santa Giulia puis nous quittons la route principale pour rejoindre Porto-Vecchio par la côte. Ça sent la jet set et les soirées chics d’été dans des villas accrochées au rocher. Loin de ce qui nous fait vibrer, mais non sans intérêt tant le site interpelle.
Porto-Vecchio est sans doute une ville très agréable à visiter quand on a du temps et sans être encombré par la compagnie d’un vélo chargé comme un mulet. Nous y faisons une brève visite sans y constater un intérêt débordant et nous dirigeons, après quelques cafouillages de ravitaillement qui nous font perdre 1h, sur les premières rampes du col de l’Ospédale.
Nous poursuivons la route dans la montagne où toute la ruralité s’exprime, les vaches broutent en plein villages. Nous retrouvons cette tranquillité loin du brouhaha du sud et de ses touristes. Nous passerons la nuit dans une châtaigneraie, ça sent la corse authentique, plus typique que jamais.
Pas 1 mètre de plat
Avant dernier jour : Nous sommes en avance, et si on allait à la plage ?
Ravitaillement efficace à St Florent, pique-nique sur le port, nous nous regardons :
– « tu as envie de te baigner toi ? »
– « En fait non »
– « On continue ? Et si on se faisait le Cap Corse dans l’autre sens ? »
– « Banco ! »
Nous gobons notre ravitaillement et nous remettons en selle direction Centuri au Cap Corse, au point le plus au nord de l’île.
Nous reconnaissons à peine la route que nous avions empruntée 6 jours auparavant, chaque coup de pédale est euphorique, les jambes sont toujours exceptionnellement bonnes et nous avalons les montées à un rythme endiablé, malgré notre chargement. Les marinas de sable noir se succèdent, Nonza prend une tout autre allure avec ce soleil qui irradie le cap côté ouest.
Un sprint final… à 20km/h
Nous nous sommes baignés la veille à Centuri, vous en déduirez donc que nous partons du niveau de la mer, mais la route est… 400m plus haut ! A froid au bout de 6 jours de vélo ça a sa petite importance. Les jambes sont toujours bonnes et nous montons plutôt bien cette première difficulté. Au lieu de redescendre de suite sur la côte Est, nous décidons de gouter à l’ultime difficulté du Bikingman : une petite boucle de 15km qui nous fait redescendre au niveau de la mer, au vrai cap Corse, au point le plus au nord de l’île.
La Corse est idéale à parcourir à cette période de l’année : un temps clément, ni trop chaud, ni trop frais, beaucoup moins de touriste et des routes peu fréquentées.
Nous aurons parcouru un peu plus de 1000km sans le moindre ennui mécanique, sans la moindre crevaison, sans le moindre craquement sur nos vélos.
Avant de partir notre entourage nous avait prévenu, « vous verrez les routes sont pourries et les Corses roulent comme des cinglés ». Heureusement nous sommes têtus et aimons nous faire nos propres opinions.
Pour commencer le réseau routier secondaire est d’une qualité étonnante. Les routes sont en meilleur état que celles des grands cols des Alpes, et les Corses mettent un point d’honneur à les entretenir. Sur plus de 1000km nous aurons eu moins de 50km de routes vraiment dégradées et pourtant nous sommes allés chercher les problèmes en sélectionnant avec soin les passages les plus reculés.
Deuxième point la conduite des Corses, vue par nos congénères continentaux comme des « chauffards ». Les Corses se sont révélés faire parti des conducteurs les plus respectueux que nous avons eu l’occasion de croiser. Pas un seul coup de klaxon venant d’un Corse, les dépassements sont rapides, sportifs parfois, mais toujours dans le respect du cycliste, le mètre cinquante aura toujours été respecté et à aucun moment nous n’avons été mis en danger. Alors oui la conduite des Corses est sportive, mais c’est une conduite assurée de personnes qui maîtrisent parfaitement les routes de leur pays.
En revanche les très rares fois où nous avons été mis en danger, c’était par des SUV de marques françaises avec des 2B immatriculations récentes et des autocollants « diesel » sur la trappe à essence, (comprendre des voitures de location) conduites par les mêmes personnes qui disent que les Corses sont des fous du volant… À bon entendeur !
L’envie de revenir sur l’île est présente : nous sommes loin d’avoir parcourus tous ses secrets. Peut-être l’an prochain sur le Bikingman Corsica ?
Les étapes :
Etape 1
Bastia >> L’île Rousse
185km / 2600m D+
Etape 2
Lîle Rousse >> Tiuccia
164km / 2150m D+
Etape 3
Tiuccia >> Bonifacio
175km / 2850m D+
Etape 4
Bonifacio >> Serra di Scopamène
117km / 2450m D+
Etape 5
Serra di Scopamène >> Moltifao
150km / 2600m D+
Etape 6
Moltifao >> Centuri
155km / 2250m D+
Etape 7
Centuri >> Bastia
70km / 1000m D+
Infos pratiques
Camping
Ile Rousse – Camping les Oliviers
Tiuccia – Camping A Marina
Bonifacio – Camping Pian Del Fosse
Serra di Scopamène – Camping municipal
Moltifao – Camping E Canicee
Centuri – Camping Isulottu
Bateau
Toulon <> Bastia par Corsica Ferries
Prévoir de quoi accrocher les vélos car il n’y a pas de zone réservée, ils sont stockés dans les garages.
Matériel utilisé
Origine Graxx 1 et 2 : https://www.origine-cycles.com
Roues Prymalh Orion et Vega C35 pro Pneus en 32
Groupe Shimano GRX 800 monoplateau
Porte bagages arrière Tubus Fly
2 sacoches 15L Altura Vortex ultralight
1 sacoche de cadre 5L5 Shimano Pro discover
1 sacoche de guidon 8L Shimano Pro discover
1 sacoche Lezyne sous la selle avec matos de réparation : Chambres à air, rustines autocollantes Lezyne, multitool Lezyne avec dérive chaine, morceau de pneu
Récit par : Laurianne Plaçais
L’itinéraire
- 🗺️ Distance : 1000 km
- ⛰️ Dénivelé : 15000 m D+
- ⏱️ Temps : 7 jours
- 📍 Lieu de départ : Bastia, Corse
- 🏁 Lieu d’arrivée : Bastia, Corse
Le vélo de Laurianne
Pour ce défi, Laurianne a utilisé un Graxx, équipé de roues Prymahl Vega C35. La géométrie du Graxx étudiée pour le confort vous aidera à enchainer les kilomètres, et ses nombreuses possibilités de portage aideront les baroudeurs à toujours partir bien équipé.