Comment préparer et réussir sa Race Across ?

Valentin Van Overloop est un coureur expérimenté dans le cyclisme ultra-distance, ayant à son actif plusieurs épreuves prestigieuses sur les championnats Bikingman et Race Across Series. Membre de l’équipe Origine, il partage ses conseils et son expérience  pour réussir une course aussi exigeante.

    Présentation

    Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

    Je m’appelle Valentin Van Overloop, j’ai 33 ans et je travaille chez Origine en tant que Responsable Digital depuis fin 2024. Je réside à 30 minutes de Lille, dans le Nord de la France.

    Je pratique le cyclisme depuis une quinzaine d’années, d’abord en VTT, puis sur route. Cependant, ma pratique de l’ultra-distance a débuté il y a seulement 2 ans. Depuis, j’ai participé à quatre courses Race Across : Belgique (x2), France et Paris.

    Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à une Race Across ?

    Je suis toujours attiré par les défis d’endurance. Participer à une telle aventure permet de repousser ses limites physiques et mentales tout en vivant une expérience unique. C’est une véritable épreuve de gestion sur plusieurs jours, alliant performance, stratégie et persévérance. Les Race Across sont également une occasion de découvrir des paysages magnifiques souvent inconnus.

    Valentin Van Overloop athlète ultra distance

    Entraînement et préparation physique

    Quelle est votre préparation pour une épreuve d’ultra comme les Race Across ?

    Pour participer à une telle épreuve, il est essentiel de travailler son endurance et d’accumuler des heures de vélo. Je participe généralement à plusieurs BRM (Brevet de Randonneurs Mondiaux) et à des épreuves du CRM Classics Tour, qui ont lieu en Belgique au printemps, avec des parcours de 100 à 200 km. Je réalise aussi des “week-ends chocs” avec 2 à 3 longues sorties consécutives pour entraîner mon corps à résister à la fatigue.

    En semaine, je planifie des entraînements plus courts mais ciblés, avec des séances en côtes pour travailler le dénivelé, ou des sessions à haute intensité sur le plat pour améliorer la puissance.

    J’utilise beaucoup le vélotaf. C’est un bon moyen de faire des kilomètres, sans impacter les contraintes personnelles et professionnelles.

    Je fais également attention à la qualité et à la durée de mon sommeil, qui sont des éléments essentiels pour une bonne récupération.

    Préparation mentale et motivation

    Quels sont les plus grands défis psychologiques lors d’une course d’ultra-distance ?

    Le plus grand défi psychologique réside dans la gestion de la nuit. Le corps humain n’est naturellement pas fait pour rouler de nuit. Je me sens plus vulnérable et, en général, j’éprouve plus de lassitude et de besoins de pauses par rapport aux autres concurrents.

    Comment avez-vous mis en place des stratégies pour gérer les moments de doute et de fatigue extrême ?

    Ma préparation mentale commence par la création d’un roadbook, qui me permet de visualiser le parcours, d’organiser mes ravitaillements et d’anticiper les zones avec peu de ressources en eau ou en nourriture. Je repère également les endroits propices au repos nocturne et les principales difficultés du parcours. Pendant la course, je suis mentalement le parcours étape par étape selon mon roadbook.

    feuille de route sur une course ultra cycliste

    Matériel et choix du vélo

    Quel vélo recommandez-vous pour cette course et pourquoi ?

    Je recommande un vélo qui filtre bien les vibrations, mais qui est performant, comme l’Axxome GTR Ultra, qui est très polyvalent aussi bien sur le plat qu’en montée. C’est un vélo de route très confortable, même sur de longues distances, notamment avec des roues carbone Prymahl en 35 ou 50 mm de hauteur. J’apprécie aussi la possibilité de pouvoir monter des pneus en 32mm (jusqu’à 35 mm maximum) de section pour maximiser le confort.

    Quels équipements avez-vous privilégiés (roues, transmission, selle, éclairage, etc.) ?

    Je porte une attention particulière à l’éclairage, avec une bonne frontale et un éclairage avant alimenté par une roue dynamo, comme la Prymahl Orion C35 PRO Dynamo SON qui convient parfaitement à un usage ultra-distance.

    Je roule avec des prolongateurs pour améliorer le confort et économiser de l’énergie sur les parties plates. Leur efficacité en ultra-cyclisme n’est plus à prouver.

    Quel est, selon vous, l’élément matériel le plus crucial pour réussir la Race Across France ?

    Un GPS avec une bonne autonomie, un kit d’éclairage performant et lui aussi autonome, ainsi qu’un cuissard de qualité testé et approuvé lors de l’entraînement, de préférence avec des poches sur les côtés comme le cuissard cargo Origine.

    Valentin Van Overloop au départ de la Race Across Paris

    Logistique et gestion de course

    Comment avez-vous planifié votre itinéraire et vos arrêts ? Quelle stratégie de sommeil avez-vous suivie ?

    Concernant le sommeil, je privilégie des arrêts la nuit d’une durée de 1 à 2 heures, selon l’état de fatigue et le format de la course. Cela permet de bien recharger les batteries, tant physiquement que mentalement. En général, je m’arrête plus longtemps que les autres concurrents pour dormir, mais cela me permet de rouler plus vite le jour suivant et de rattraper ceux qui se sont moins reposés. Pendant la journée, je fais en sorte que mes arrêts soient aussi courts et efficaces que possible.

    Comment avez-vous géré votre alimentation et hydratation pendant la course ?

    J’essaie de limiter les produits sucrés pendant la course pour éviter les pics de glycémie et les problèmes digestifs. Je privilégie les produits gras et salés : fromages, amandes, raisins secs, noix de cajou, jambon sec, sandwichs, sushis. Je m’approvisionne dans des supérettes, qui offrent généralement suffisamment de choix sans perdre trop de temps à chercher.

    Expérience de la course sur la Race Across France

    Quelles ont été les parties les plus difficiles du parcours 2024 ?

    Malheureusement, je n’ai pas pu terminer la course en raison d’une chute assez importante à 30 km de Biarritz. Cependant, la première journée a été particulièrement difficile, car il a plu sans interruption pendant 15 heures.

    Avez-vous rencontré des imprévus majeurs ? Comment les avez-vous gérés ?

    Lors du CP1, ma patte de dérailleur était tordue, probablement à cause d’un concurrent qui a fait tomber mon vélo. J’ai roulé 350 km sans pouvoir passer mes trois plus petits pignons. Heureusement, un vélociste à Vichy a pu m’aider à résoudre le problème.

    Quel a été votre plus beau moment ou votre plus grande satisfaction pendant la course ?

    Mon moment préféré a été la première nuit, en route vers l’est de Paris. Le ciel était dégagé, rempli d’étoiles et la pleine lune rayonnante. Le silence de la nuit a généré un grand sentiment de sérénité.

    Avez-vous ressenti un moment de découragement ? Comment avez-vous trouvé la force de continuer ?

    Oui, il y a eu des moments de doute, mais je me suis toujours rappelé que chaque étape franchie me rapprochait de mon objectif.

    Valentin Van Overloop au départ de la Race Across Belgium

    Retour d’expérience et conseils

    Avec le recul, y a-t-il quelque chose que vous auriez fait différemment dans votre préparation ?

    L’hiver, j’aimerais pouvoir m’entraîner dans le sud de la France ou en Espagne pendant une ou deux semaines. Les hivers dans le Nord sont longs et humides, ce qui rend difficile de maintenir un bon rythme d’entraînement sans se lasser. Cela permettrait aussi de mieux se préparer au dénivelé.

    Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer dans la Race Across France ?

    Je recommande de commencer par des distances intermédiaires, comme 300 km ou 500 km, pour se tester. Pour les formats plus longs (1000 km et 2500 km), il est essentiel d’apprendre à passer deux nuits complètes dehors, car c’est là que la différence se fait par rapport aux autres distances.

    Quel est votre prochain défi après cette course ?

    En 2025, je serai présent sur les départs de la Race Across France, de la Race Across Switzerland et de l’Ardèche Endurance Challenge.

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